Energie : quels choix pour demain ?
Le comité d’entreprise du CNPE de Gravelines, par l’intermédiaire de son secrétaire, Eric Glazik, a organisé à la scène Vauban un débat de trois heures sur le thème : “Doit-on sortir du nucléaire et quels choix s’offrent à nous pour demain ?”.
Energie controversée et au coeur des débats de la campagne présidentielle, les salariés d’EDF ont souhaité faire entendre leur voix concernant les perspectives d’avenir en matière de choix d’énergie. Le nucléaire représente 2% du marché du travail national, 125 000 emplois directs, 410 000 emplois indirects ou induits.
Un film de 53 minutes a été diffusé et a donné la parole à diverses personnalités qui ont expliqué la problématique des choix énergétiques : les énergies fossiles arrivant à épuisement dans quelques dizaines d’années, le réchauffement climatique et les bouleversements écologiques engendrés du fait des émissions de gaz à effet de serre, l’inflation des prix en matière d’énergie. Contradictoire, la parole des défenseurs de “Sortir du nucléaire” était également représentée : le traitement des déchets dont on ne sait que faire, les accidents récents, le vieillissement des centrales et le coût du démantèlement, la spécificité française d’avoir tout misé sur le nucléaire et sa dépendance à l’électricité particulièrement dans les moyens de chauffage. Dans le monde, 41% de l’énergie consommée vient du pétrole, 21% du gaz et 13% de l’électricité. En France, la consommation d’énergie est à 42% électrique, dont 75% de source nucléaire. L’énergie est consommée de manière inégale dans le monde : 80% l’est par 20% de la population mondiale. Les pays en voie de développement deviendront eux aussi, dans un proche avenir, énergivores. Les pays développés doivent donc mettre en place des transferts de technologies.
Le débat qui a suivi a permis de mettre en évidence des défaillances : les logements sociaux équipés en mode de chauffage électrique impliquant une précarité énergétique de plus en plus grande ; la CSPE (taxe de contribution au service public d’électricité) supportée par les factures des contribuables afin de compenser le manque à gagner lié au rachat de l’électricité verte (photovoltaïque et éolien) ; le manque d’investissement dans la recherche de nouvelles sources d’énergie mais également dans le traitement des déchets issus du nucléaire ; la part de tâches de plus en plus grande confiée à la sous-traitance, et parfois même à une sous-traitance en cascade, au sein des centrales nucléaires.