Enerex : tout en profondeur
La géothermie, une ressource décarbonée et surtout une solution pour la transition énergétique tant recherchée. Reste à maîtriser son exploration via une connaissance optimale du sous-sol. La jeune start-up nancéienne, Enerex, pilotée par les scientifiques Lionel Bertrand, Yves Géraud et Marc Diraison et accompagnée par l’Incubateur Lorrain, développe une méthodologie dans ce sens déjà sollicitée par un gros industriel, pionnier dans la géothermie haute température pour la production d’électricité.
Scientifiques et chercheurs mais également aujourd’hui entrepreneurs ! Lionel Bertrand, docteur en géologie diplômé de l’Université de Lorraine, Yves Géraud, professeur à l’Université de Lorraine et chercheur au laboratoire de recherche en géologie, GeoRessources, et Marc Diraison, maître de conférences à l’Université de Strasbourg et chercheur rattaché au même laboratoire sont les fondateurs de la jeune start-up Enerex (créée en janvier dernier) accompagnée par l’Incubateur Lorrain. Spécialité affichée : les énergies nouvelles version recherche et méthodologie d’accès avec un volet géothermie prédominant. «En fait, c’est à la demande du groupe industriel où j’ai réalisé ma thèse que tout s’est déclenché», explique Lionel Bertrand, le dirigeant d’Enerex. «À la différence des forages pétroliers, l’exploration au niveau de la géothermie ne possède pas les mêmes moyens et la même force de frappe. La connaissance optimale du sous-sol et de la géologie, notamment, au niveau de ce que nous appelons la géothermie profonde ou géothermie haute température nécessite d’avoir une idée la plus précise possible de l’organisation du sous-sol. C’est ce que nous proposons notamment au sein d’Enerex.»
Géothermie, hydrogène, hélium
Une mission de géothermie profonde sur des terrains en Alsace est aujourd’hui en cours pour un groupe industriel, pionnier dans la géothermie haute température pour la production d’électricité. «Dans le contexte actuel de transition énergétique, la recherche de nouvelles ressources décarbonées du sous-sol représente un enjeu important. Cette solution ne se suffit pas à elle-même mais elle s’intègre parfaitement dans le futur mix énergétique recherché aujourd’hui.» La géothermie s’affiche comme une offre d’énergie locale, renouvelable et non polluante. Contrairement à l’énergie solaire, la géothermie fonctionne en permanence et demeure discrète en termes paysagers. «C’est plus qu’une alternative, c’est réellement un champ d’investigation important. La filière aujourd’hui est présente et se structure et une grande partie de la filière technologique est française.» En professionnel de la détection, Enerex entend répondre aux opérateurs publics et privés dans leurs besoins de prospection géologique aussi bien dans le domaine de la géothermie (haute température mais également moyenne température pour l’alimentation en énergie de bâtiments ou de quartiers de ville) mais également dans la détection d’hydrogène ou d’hélium. À l’aide de prélèvements sur site et d’études en laboratoire, la start-up nancéienne (basée aujourd’hui dans les locaux de l’École nationale supérieure de Géologie de Nancy) livre un genre de cartographie géologique pour tout connaître des potentialités d’un site géologique. L’idée était bonne à creuser…
De la thèse à l’entreprise
Scientifique pur et dur, Lionel Bertrand, docteur en géologie se mue, peu à peu, en chef d’entreprise. Dirigeant de la start-up Enerex, «j’apprends un nouveau métier avec les notions de business plan, de recherche de marché, de la relation client. L’accompagnement par l’Incubateur Lorrain me permet, avec mes deux associés Yves Géraud et Marc Diraison, de passer de la recherche et des résultats de cette recherche à la concrétisation d’une solution et le développement de prestations pour une mise sur le marché.» L’accompagnement par l’Incubateur Lorrain a permis «un apport sur des sujets dont j’ignorais tout, la gestion, le juridique.» Depuis plus de vingt ans, l’Incubateur Lorrain a accompagné plus de 150 projets, une centaine d’entreprises ont été créées et 94 % d’entre elles sont encore en activité après six ans d’existence.