Limeux / Coquerel près d'Abbeville

Enedis inaugure son premier poste source express

Ce poste source express sera équipé de deux transformateurs d’ici l’été 2025. Il pourra accueillir la production d’énergie renouvelable de producteurs locaux et alimenter une ville comme Abbeville. Des entreprises pourront s’y raccorder.

Manuel Moulard, Véronique Pauly et Arnaud Bihet.
Manuel Moulard, Véronique Pauly et Arnaud Bihet.

Juste à côté du poste de transformation 400 000 / 225 000 volts de RTE (Réseau de Transport d’Electricité) opérationnel depuis huit ans, Enedis vient d’inaugurer cet équipement innovant dédié aux énergies renouvelables. Ce tout nouveau poste source express a été aménagé sur une partie des 11 hectares occupés par RTE. Son emprise est de 0, 7 hectare.

Opérationnel en début 2025

Rappelons qu'il s'agit d'un ouvrage permettant de relier le réseau public de transport d’électricité au réseau public de distribution d’électricité. Maire de Limeux, Arnaud Bihet a évoqué avec humour « la zone industrielle » de la commune, un site « bien intégré dans le paysage ». Il est en effet entouré d'abris à chauves-souris, de ruches, de moutons, d’arbres fruitiers et de prairies.

La mise sous tension est prévue pour la fin d’année.

Les travaux de ce nouveau poste source express ont débuté en avril. C’est le deuxième d’une série de onze en Picardie, d’ici 2030. Il tient son nom de la réduction des délais de construction. Pour un poste source classique, ils durent environ deux ans. Là, ils ont été réduits à un an. La nature modulaire du poste source permet une pré-construction en usine d’éléments structurels, une mise en parallèle des processus, un assemblage accéléré et une grande souplesse d’installation. De même, la standardisation concrétisée par la rationalisation des processus et du contrôle qualité, ainsi que l’uniformisation des matériels permet un gain de temps important.

Ce poste source sera mis sous tension en fin d’année. Le premier transformateur fonctionnera en janvier. La mise en service du second est prévue vers l’été. Ils auront tous deux une puissance de 80 MW chacun. Le poste source express accueillera la très forte production d’énergie renouvelable des producteurs locaux à une quarantaine de kilomètres à la ronde, soit celle d’une cinquantaine d’éoliennes. Cela représente l’alimentation électrique d’une ville comme Abbeville, qui recense 25 000 habitants, et ses alentours. Les réservations de raccordements des producteurs sont pleines. Des entreprises pourront demander à être reliées.

Une rupture industrielle

Directement raccordée au réseau de transport géré par RTE, qualifiée « d’autoroute de l’électricité », entre la centrale nucléaire de Penly et le poste d’Argoeuves, cette production renouvelable bénéficiera au réseau national. Une belle nouvelle quand on sait à quel point les éoliennes font l’objet de régulières polémiques. Le département de la Somme est d’ailleurs le premier en France en termes de production. Au niveau régional, elle a augmenté de 20 % depuis 2021.

Quant à l’énergie solaire, elle a été multipliée par deux en 2 ans et le stockage est en forte augmentation : « C’est une rupture industrielle pour tourner le dos aux énergies fossiles. En 2023, la Picardie a été territoire à énergie positive 30 % du temps », a souligné Véronique Pauly, directrice régionale d’Enedis Picardie. Ce qui la fait pointer au premier rang national.

Le point où les installations de RTE et d’Enedis se rejoignent.

En 2024, le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité aura procédé au recrutement de 45 salariés et alternants. Pour faire face aux besoins dans les années à venir, il a signé un partenariat avec trois lycées de la région : Edouard-Branly à Amiens, Condorcet à Saint-Quentin et Pierre et Marie Curie à Nogent-sur-Oise, pour accueillir depuis cette rentrée des écoles de réseaux pour la transition écologique. A terme, 250 jeunes suivront ce cursus à part entière.

« Cette inauguration marque un cap pour vous et pour le territoire pour servir la transition écologique. Nous croyons en cette énergie », a appuyé Manuel Moulard, secrétaire général de la préfecture de la Somme, tout en indiquant que ses services restaient vigilants sur le développement de l’éolien en étant de plus en plus attentifs à l’intégration paysagère.