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Encouragement à l’auto-rénovation : la Capeb vent debout
De ces idées surgissant dans les tuyaux gouvernementaux qui aboutissent ou tombent dans les oubliettes : l’exécutif envisagerait d’encourager les rénovations faites par les particuliers eux-mêmes. De quoi provoquer le courroux des artisans professionnels. La réaction du président de la Capeb est nette et sans ambiguïtés sur le sujet, partagée par les instances de l’organisation patronale en Moselle. Pour eux, c'est clairement non.
Au printemps dernier, l’Agence nationale de l'habitat (Anah) avait financé quelques rénovations énergétiques réalisées par des particuliers, «dans une situation de pauvreté avancée» de manière encadrée par des compagnons. La Capeb avait alors fait part de son «étonnement» à la directrice de l’Anah, Valérie Mancret-Taylor, qui avait tenu à rassurer les artisans en affirmant «qu’il n’était pas souhaité, ni par l’Anah ni par les pouvoirs publics, que des aides financières puissent être attribuées à des non professionnels» et en réaffirmant «le maintien de l’exigence du RGE pour toutes les demandes d’aides financières dans le cas des travaux en lien avec la rénovation énergétique.» Ces dernières heures, Le président de la Capeb, Jean-Christophe Repon, réagit : «Mais voilà que ces expériences dérogatoires d’auto-rénovation inspirent maintenant le gouvernement… Le ministre du Logement a jugé tout à fait pertinent de s’y intéresser. Il en a même détaillé les avantages dans une réponse à une question écrite de la députée LR Marie-Christine Dalloz.» Jean-Christophe Repon poursuit : «Ces propos du ministère du Logement sont inaudibles» et rappelant «qu’il a fait ces derniers mois, des propositions permettant d’attirer le plus grand nombre d’entreprises artisanales sur le marché de la rénovation énergétique, tout en assurant la qualité des interventions avec, en particulier, la mise en place d’un système de certification après réalisation des travaux et le développement du dispositif RGE chantier par chantier.» Le président de la Capeb conclut : «Nous rappelons aussi que si on veut atteindre les objectifs environnementaux que l’on s’est fixés, ce n’est pas avec les particuliers que nous allons y parvenir, mais avec les artisans, dont c’est le métier. Nous pointons du doigt l’aberration qui consisterait à avoir d’un côté des artisans qui peuvent faire les travaux, mais qui sont contraints par le RGE et d’un autre, des particuliers bricoleurs qui pourraient réussir là où l’artisan aurait échoué.» Dossier à suivre donc.