En faire un “Nausicaà terrestre” !
La ville et l’agglomération Maubeuge Val de Sambre ont lancé un vaste projet d’extension et de réhabilitation. Il vise à plus que doubler la surface actuelle du zoo en investissant une partie des fortifications de Vauban.
L’histoire du zoo de Maubeuge a commencé en 1955 alors que la ville poursuivait sa reconstruction d’après-guerre… Une procédure a été engagée qui doit conduire à la réhabilitation de l’existant et à l’extension de ce qui est appelé maintenant “le parc zoologique de Maubeuge”. L’objectif est d’en faire “un parc de la biodiversité”, comme l’explique Nathalie Montfort qui suit ce projet en tant que première adjointe à la ville et de vice-présidente à l’agglomération Maubeuge Val de Sambre. Si la gestion et la propriété sont toujours municipales, l’agrandissement figure dans les projets de l’AMVS qui veut en faire “un équipement touristique d’envergure qui doit être à terme le pendant terrestre de Nausicaà”. “Ce dossier, précise donc l’élue, est porté par l’agglo qui en assure la maîtrise d’ouvrage déléguée.” Pour sa part, elle le voit également se hisser au même niveau régional de renommée que le Louvre-Lens. L’AMVS souhaite doubler la fréquentation actuelle et la faire passer à 350 000 visiteurs par an.
Un “Nausicaà terrestre”. L’ambition est donc de conforter et de développer un équipement qui est à la fois un atout touristique, et donc économique, mais aussi un outil pédagogique et scientifique (car il est un lieu de préservation d’espèces menacées qui travaille en réseau avec d’autres parcs). Concrètement, il s’agit de faire passer la surface d’un peu plus de 7 hectares aujourd’hui à 16 hectares en gagnant sur les remparts de Vauban, en plusieurs étapes.
Ce projet, qui va générer de gros travaux dans Maubeuge, n’a pas que des partisans, certains craignant notamment que les fortifications situées dans l’emprise du projet ne soient plus accessibles gratuitement, voire plus visibles du tout. Nathalie Montfort sur ce point précise qu’il y a “32 hectares de remparts”, que les parties dangereuses accueilleront les animaux, que la “visibilité” sera maintenue et que les visites guidées des remparts seront toujours possibles. Pour elle, la restauration des remparts, menée dans le respect de leur caractère militaire, n’est pas “incompatible” avec le projet, zoo et remparts pouvant se conforter mutuellement. Elle ajoute, en outre, que la “réversibilité des travaux” est prévue.
Longue procédure pour attribuer le marché. Un comité de pilotage s’est tenu le 24 avril en mairie de Maubeuge, en présence des présidents des conseils régional et général, futurs cofinanceurs. Il en est notamment ressorti qu’un appel public à la concurrence va être lancé en vue d’attribuer le marché, a priori en mars 2013, à un concepteur et réalisateur.
Les travaux pourraient donc démarrer dans le courant de 2013. Ils devraient comporter quatre phases. La première porterait sur l’extension de la zone Afrique (derrière la porte de Mons et vers la rue Casimir- Fournier). La réalisation d’un passage souterrain est prévue pour cette partie qui pourrait être ouverte au public en 2016. Les trois phases d’extension suivantes seraient dans l’ordre : le secteur Asie (avec réalisation d’une serre tropicale) ; la suite du secteur Asie ; les secteurs Amérique du Sud et Europe. Une volière est envisagée. Il y en aurait pour huit ans de travaux, sans fermeture du zoo actuel.
Le coût. L’investissement, étalé donc sur plusieurs années, est actuellement évalué, selon Nathalie Montfort, aux alentours de 84 millions. Les financements publics connus s’élèveraient, toujours selon l’élue, à 3 millions pour le Conseil général, 50 millions pour le Conseil régional. D’autres financements sont attendus (Feder, Etat). Des participations de la mairie et de l’AMVS complèteraient le montage.
Une société publique locale en projet. Quel mode de gestion pour l’opération et à l’avenir ? Nathalie Montfort explique qu’il est question de créer une société publique locale, l’hypothèse de la délégation de service public à un privé ayant été écartée. Une société publique locale est, selon la loi du 28 mai 2010, une société anonyme dont le capital doit être détenu à 100% par au moins deux collectivités territoriales (ou leurs groupements). Contrairement à la SEM, elle n’est pas soumise à la mise en concurrence. Ses compétences sont limitées à celles des collectivités locales (dont des opérations d’aménagement et de construction, gestion de services publics à caractère industriel ou commercial…) et à leur territoire.
Nathalie Montfort explique qu’il y aura du monde sur ce projet : autorités du patrimoine, zoologistes et paysagistes, entreprises, financeurs publics… “Le cahier des charges est prêt”, ajoute-t-elle.