Sur son site de Gravelines

EDF dévoile son projet de construction de deux réacteurs EPR2

Lors d’une conférence de presse le 23 juin dernier, EDF a dévoilé l’endroit où devraient être construits les deux réacteurs EPR2 en proximité immédiate de l’actuelle centrale nucléaire et le calendrier des étapes à venir. L’industriel table une mise en service à l’horizon 2038-2039.

Vue d'architecte de la future implantation des deux EPR2 à Gravelines, à côté de la centrale nucléaire. Document non contractuel. © Cabinet Santer-Vanhoof
Vue d'architecte de la future implantation des deux EPR2 à Gravelines, à côté de la centrale nucléaire. Document non contractuel. © Cabinet Santer-Vanhoof

L’annonce avait été faite par le Président Macron le 10 février 2022 lors d’un déplacement à Belfort. Gravelines a été choisie pour accueillir une paire de réacteurs EPR2 sur les trois qui seront construites en France. Le 23 juin dernier, EDF en a dévoilé un peu plus sur ce projet, dont le coût est estimé à environ 16 milliards d’euros. Antoine Ménager, en charge du débat public pour les sites de Penly et Gravelines, a d’abord rappelé que Gravelines avait été choisie sur des critères techniques de foncier et d’urbanisme mais aussi pour sa grande ressource en eau froide et ses capacités de raccordement au réseau national 400 kV. «Mais il est évident que la mobilisation de tout le territoire, la ville de Gravelines et la Communauté urbaine de Dunkerque d’abord, mais aussi celle de la Région Hauts-de-France, qui se sont positionnées très clairement pour l’accueil d’EPR2 a pesé dans la balance», a-t-il ajouté en préambule, précisant aussi que «le territoire de Dunkerque a depuis longtemps prouvé sa capacité d’accueil des grands projets industriels».

Antoine Ménager a ensuite révélé l’emplacement d’une cinquantaine d’hectares où seront construits les deux réacteurs EPR2, réputés les plus sûrs au monde et avec une durée de vie initiale de 60 ans, prenant en compte les conséquences du changement climatique à venir. Il s’agit d’un dépôt pétrolier dont le propriétaire Total Energies doit, à court terme, arrêter l’exploitation, en proximité immédiate de la centrale nucléaire. L’architecte qui sera en charge de leur construction, hors process, a également été choisi : Il s’agit du cabinet dunkerquois Santer-Vanhoof, qui a déjà une belle expérience dans les chantiers industriels locaux.

8 000 salariés au plus fort d'un chantier hors-norme

Suivant le calendrier prévisionnel établit par EDF, le débat public doit s’organiser courant 2024, avant enquête publique en 2025. Suivra l’autorisation environnementale en 2026 qui devrait permettre le début des terrassements et des travaux préparatoires, lesquels devraient être achevés en 2031, date à laquelle commencera l’implantation de l’îlot nucléaire. «Nous tablons sur une mise en service à l’horizon 2038-2039», a précisé Antoine Ménager, rappelant que chacun des deux EPR2 aura une puissance de 1670 MWe, soit l’équivalent de presque la moitié de la consommation 2022 de la région des Hauts-de-France.

Ce chantier hors-norme devrait mobiliser au plus fort de son activité de l’ordre de 8 000 salariés (en 2033) et entraîner une croissance de l’activité économique dans la région bien au-delà du Dunkerquois. «Tout cela se prépare bien en amont et avec l’ensemble des acteurs du territoire : collectivités, entreprises, organismes de formation, Pôle emploi, universités, écoles d’ingénieurs... D’autant que le renouveau industriel que connaît actuellement le territoire va multiplier les besoins en compétences, on parle de 20 000 emplois à 10 ans, mais aussi les besoins en sous-traitance industrielle. L’enjeu est que le chantier bénéficie au maximum au territoire, sans toutefois le déstabiliser», conclut Antoine Ménager.