Eat’s OK, une application pour réconcilier traitement long et alimentation

Imaginée par la start-up lilloise Pharmacodietetics, l’application Eat’s OK permet d’aider les malades chroniques à mieux s’alimenter en fonction de leur traitement. Lancement prévu le 1er décembre prochain.

Grégory Guilbert compte doubler les effectifs dès 2022, dans les domaines IT, commercial et pharmaceutique. © Pharmacodietetics
Grégory Guilbert compte doubler les effectifs dès 2022, dans les domaines IT, commercial et pharmaceutique. © Pharmacodietetics

Vingt millions de personnes sont atteintes de maladies chroniques en France. Grégory Guilbert, fondateur de Pharmacodietetics, créateur de Eat’s OK, travaille depuis 14 mois à l’élaboration d’une application destinée à les aider à mieux s’alimenter en fonction de leur traitement. Il a étudié sa conception, sa stratégie, ses fonctionnalités, son développement, etc. avec l’aide d’une diététicienne.

Aujourd’hui ils sont 12 à travailler sur ce projet et à son lancement le 1er décembre prochain. L'idée part d’une problématique simple, celle que rencontrent la plupart des malades chroniques : être contraint de «ne plus manger certains aliments en fonction de leur traitement. A quel moment leur propose-t-on quelque chose et laisse-t-on place au plaisir ?», s’interroge Grégory Guilbert.

600 000€ d’investissement

L’interface sera simple pour les utilisateurs, il suffira de rentrer ses données personnelles (âge, taille, poids…), puis de scanner les médicaments prescrits grâce à un système de QR Code et ensuite renseigner leur posologie. «Suite à cela, nous générons une table de recommandation nutritionnelle personnalisée, détaille Grégory Guilbert. A partir de ce moment-là, l’utilisateur va pouvoir rentrer dans son outil de composition de menu et sera en mesure de voir s’il est en excès, à bonne jauge ou en déficit pour tels nutriments, vitamines, minéraux…»

L’application sera gratuite pour les utilisateurs qui bénéficieront d’un code fourni par leur mutuelle ou leur réseau de coordination de soins, qui, eux, paieront une licence à l’année. En revanche elle sera payante «pour les personnes qui la téléchargent directement. Elle coûtera 6€ TTC par mois.» Une telle application demande un gros investissement et, en ce qui concerne Eat’s OK, cela correspond à environ 600 000€. Pour rentabiliser ce financement, Grégory Guilbert espère avoir plus de 30 000 utilisateurs rapidement. Si le développement de l’application le permet, il envisage les 5 millions d’utilisateurs pour l’année 2023.

Doubler les effectifs dès 2022 

Le dirigeant, qui souhaite atteindre les 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires dès 2022 et 5 millions en 2023, a d’autres projets qui portent sur le développement de l’application. «On mène toute une stratégie de diversification de B to B, mais aussi des projets de recherche et de partenariat avec des labos.» Pourquoi cette volonté de développement ? «On a déjà des outils très complets, mais pas assez complets à mon goût ! J’aimerais aller dans le détail du détail», s’amuse Grégory Guilbert. En bref, il aimerait, à l’avenir, avoir la composition chimique ou moléculaire de chaque aliment afin d’anticiper au maximum des interactions éventuelles, générer aussi des données sur les additifs alimentaires, et intégrer les nouvelles formes d’alimentation, comme les insectes comestibles.

Pour mener à bien tous ces projets, un recrutement s’impose. Pour suivre la croissance d’Eat’s OK, Grégory Guilbert compte doubler les effectifs dès 2022, dans les domaines IT, commercial et pharmaceutique.