“On vend surtoutune culture industrielle“

Dans les anciens locaux d’un cabinet de géomètre, Sophie Balistaire a pris son poste de directrice de Saint-Omer développement au début de l’été. Dix ans après sa création et un an après son déménagement au coeur de l’agglomération, l’agence de développement économique ouvre une nouvelle page de son histoire. Rencontre.

La Gazette. Vous avez pris vos fonctions au début de l’été à Saint-Omer développement. Quel est votre parcours ?

Sophie Balistaire. Je suis originaire de Saint-Omer où j’ai fait mes études à l’école d’ ingénieur (ex-EIPC, intégré depuis l’an dernier à l’Ulco). C’était une belle aventure. Je suis de la promotion 1995. Formée comme ingénieur en productique, j’ai assez vite dévié vers la gestion et le monde de l’entreprise. J’ai commencé à travaillé chez Chimechy, un bureau d’études consacré à l’environnement à Hénin- Beaumont. Je m’occupais du volet environnemental de la reconversion de cette entreprise issue des Houillères. C’était l’époque où les cadres créaient leurs entreprises en récupérant les activités des ex-Houillères. J’ai été affectée à la gestion et j’ai occupé peu à peu les fonctions de ressources humaines pendant cinq ans. J’ai poursuivi ma carrière chez un industriel papetier qui cherchait un responsable des ressources humaines. J’y ai passé dix ans. Avec Saint- Omer Développement, la palette s’agrandit.

Comment envisagez-vous la direction de Saint-Omer développement ?

J’arrive dans un contexte où Saint-Omer développement a besoin de quelqu’un à plein temps vu les activités importantes de Jean Bétremieux. C’est un challenge. J’arrive avec l’envie d’apprendre. Je suis attachée à ma région et je baigne dans le monde de l’entreprise. Saint-Omer développement va entrer dans une nouvelle phase après sa première décennie. Jean Bétremieux a travaillé sur le préalable pour attirer les entreprises : les parcs d’activité. Nous avons 350 hectares de potentiel en zones d’activité dans le territoire dont les 7 sites réalisés ou en cours de l’être. Bien que cela ait, évidemment, commencé, il faut commercialiser.

Qu’est-ce qui changera dans Saint-Omer développement ?

D’abord, il faut dire que le territoire bénéf icie d’une gouvernance exceptionnelle. Tous les acteurs, qu’ils soient politiques ou économiques, s’entendent sur l’essentiel : développer l’économie du territoire. L’équipe est formée de six personnes et le restera. Il nous faut intensifier la prospection.

L’entreprise anglaise Entyrecycle a annoncé l’an dernier qu’elle installerait dans l’Audomarois un site de retraitement de pneus usagés, avec près de 300 emplois à la clé.Quelles sont les nouvelles ?

On y a cru cet été, mais ce n’était pas encore prêt. Les choses devraient bouger d’ici la fin de l’année.

Quid du fabricant de palettes plastique LE manufacture ?

Ce dossier est plus avancé, les essais sont en cours et les recrutements ne devraient plus tarder. C’est encore tôt pour en parler. Ces deux exemples montrent qu’il est possible d’attirer des industries.

Comment vend-on le territoire ?

Notre atout, c’est clairement le foncier. Mais on vend aussi et surtout une culture industrielle. Les gens du Pays de Saint-Omer sont habitués à l’industrie depuis très longtemps avec la présence d’Arc international et de ses sous-traitants. C’est un capital précieux. On vend aussi la ressource en eau, fondamentale pour certaines entreprises. Enfin, Saint-Omer développement a réaménagé un poste prospecteur Benelux, qui est à la recherche d’investisseurs chez nos voisins wallons et flamands.

Quelle est l’actualité des zones d’activité ?

A la Porte-du-Littoral, nous avons quelques projets en cours. Un comité d’attribution va avoir lieu ces prochains jours. La Portedu- Littoral est dans une démarche Palme. Au niveau de la Porte-Multimodale-del’Aa à Arques, on reste sur des projets de logistique et de transport. Le parc d’activité des Escardales est presque plein. Il reste 3 hectares et nous réfléchissons à une phase d’extension. Le parc de Saint-Martin est presque plein lui aussi. L’entreprise Terre des Lys a terminé son extension.

Quelles sont les autres bonnes nouvelles économiques du territoire ?

Nous avons signé avec Arc international la dernière convention de revitalisation prévue pour trois ans. Cela concerne 350 emplois. D’autre part, l’Etat et les collectivités territoriales du pays ont conclu un plan de développement territorial avec un budget de 94 millions d’euros. Trois nouveaux hôtels d’entreprises sont prévus dans cette enveloppe. L’Audomarois fait partie de la Côte d’Opale.

Quelles sont vos relations avec les autres agences de développement ?

On fait partie de ce GIE. C’est une force pour Saint- Omer développement. On peut répondre ensemble sur certains projets, prospecter ensemble dans les salons. Ce qui est aff iché, c’est Côte d’Opale développement. On travaille notamment sur des documents de prospection.