“Donner les moyens, créer les conditions”

Avec Jacques Derigny, président de cette intercommunalité du sud de l’Avesnois, dotée de la compétence économique, un po

Cette friche située rue du Moulin à Fourmies pourrait servir à l’extension d’une entreprise locale phare, EuroCave, située juste à côté. C’est à l’étude.
Cette friche située rue du Moulin à Fourmies pourrait servir à l’extension d’une entreprise locale phare, EuroCave, située juste à côté. C’est à l’étude.
Une partie de l’ancienne chaudronnerie d’Anor pourrait accueillir une unité de traitement du bois. Depuis l’annonce, il y a un peu plus de deux ans, tout est reparti à zéro.

Une partie de l’ancienne chaudronnerie d’Anor pourrait accueillir une unité de traitement du bois. Depuis l’annonce, il y a un peu plus de deux ans, tout est reparti à zéro.

Action Fourmies et environs, c’est une communauté de quatre communes : Féron, la rurale, et les trois autres au passé industriel – Fourmies, la ville-centre, Anor et Wignehies. Avec les modifications en cours de la carte des intercommunalités, cette situation pourrait évoluer. Un débat existe d’ailleurs sur la fusion possible des voisines Action Fourmies et Guide du Pays de Trélon, mais sans changement pour l’instant. Ces deux EPCI du Sud-Avesnois travaillent néanmoins sur des dossiers économiques communs, en particulier ceux qui sont liés aux Pôles d’excellence rurale accordés ces dernières années par l’Etat : pierre bleue, bois, services… Avec le président d’Action Fourmies, Jacques Derigny, rencontré à la veille du 15 août, passons en revue les dossiers. Ceux qui avancent et ceux qui restent en souffrance.

 

Cette friche située rue du Moulin à Fourmies pourrait servir à l’extension d’une entreprise locale phare, EuroCave, située juste à côté. C’est à l’étude.

Cette friche située rue du Moulin à Fourmies pourrait servir à l’extension d’une entreprise locale phare, EuroCave, située juste à côté. C’est à l’étude.

 

Une friche près d’EuroCave à Fourmies. Installée en contrebas de la rue du Maire-Coppeaux, l’entreprise – dont on connaît le renom notamment dans son domaine des armoires à vins – est aujourd’hui voisine d’une friche industrielle d’environ 8 000 m2 qui appartient à l’intercommunalité (ex-ADPLV,rue du Moulin). Jacques Derigny résume l’enjeu : “On fait actuellement travailler un bureau d’études sur trois scénarios. Soit un transfert total de l’entreprise dans la zone de la Marlière à l’entrée de Fourmies ; soit une extension partielle d’Eurocave à la Marlière ; soit un agrandissement de l’entreprise sur son site historique grâce à la démolition de la friche voisine.

Sa crainte, c’est bien sûr que l’entreprise leader, qui fait partie d’un groupe, quitte le territoire et que ses projets d’extension se concrétisent ailleurs, en France ou à l’étranger. D’où son credo : “Notre mission, avec l’aide (j’insiste) de la CCI Grand-Hainaut et l’appui des services de l’Etat et de la Région, c’est de créer les conditions pour que l’entreprise reste ici. Fourmies, c’est le site historique, il y a le savoir-faire.” Il sait que l’entreprise, proche de l’Helpe mineure, a connu une inondation récente. “Il y a eu conjonction d’événements : crue et fonte de neige. Des premiers travaux ont été faits et une étude portant sur la création d’un bassin tampon à côté de l’usine est en cours.” Si le troisième scénario l’emporte, il prévoit une refonte de l’urbanisme et de l’environnement autour du site. Chez EuroCave, dit-il, la réflexion est en cours.

“Notre rôle, c’est de donner les moyens, de créer les conditions favorables au maintien, au développement et à la venue d’entreprises.”

“Notre rôle, c’est de donner les moyens, de créer les conditions favorables au maintien, au développement et à la venue d’entreprises.”

Unité de traitement du bois à Anor. En juin 2010, à Anor, de façon très officielle et médiatique, avait été signés les actes notariés devant permettre la concrétisation sur le site d’une chaudronnerie locale du volet “bois” du Pôle d’excellence rurale du territoire de Fourmies Trélon. Dans les vastes locaux de l’entreprise, avait-on dit à l’époque, devait s’installer une unité de traitement des bois, de nature à rendre les bois locaux aptes à la construction et à concurrencer les bois exotiques. Cet investissement privé, bénéficiant d’importantes aides publiques de l’ordre de 80% (Région, Action Fourmies…), voisin d’une activité de chaudronnerie réduite, aurait dû se concrétiser dès l’année suivante, mais… rien !

Jacques Derigny explique que si l’intercommunalité s’est laissée convaincre par le scénario envisagé et a bien fait l’acquisition des bâtiments industriels (pour 700 000 euros), le projet a été depuis entièrement remis à plat, faute d’entente entre les partenaires pressentis. “On est repartis de zéro : un prototype nouveau a été fabriqué, l’investissement a été revu et il fallait tout reprendre au niveau de la certification et des débouchés.

Mi-août, le président de l’intercommunalité avait bon espoir d’avoir de bonnes nouvelles des locataires et estimait que ce projet, rattaché à une volonté politique locale et régionale de développer une filière bois, n’était que retardé…

ZAC de la Marlière. Cette zone à la fois commerciale et industrielle se situe à l’entrée de Fourmies. Jacques Derigny fait remarquer au passage qu’avec les projets actuels, la ZAC sera bientôt complète, ce qui lui ouvrirait des perspectives d’extension. “Un promoteur, qui a déjà fait ses preuves dans le Val de Sambre, a racheté nos terrains, terrains que nous avions repris à la ville de Fourmies. Il s’agit de 8 500 m2, face à But, entre le futur Pôle intercommunal de développement économique en cours de construction et la rue Théophile-Legrand. Une CDEC a donné son accord, le permis de construire est à l’instruction et il devrait y avoir à terme la création de 10 à 15 cellules commerciales nouvelles.” De quelle nature ? Il explique que l’offre alimentaire locale est suffisante et que les nouveaux commerces devront être complémentaires de l’existant. A l’écouter, il y aurait par exemple de la place pour du prêt-à-porter ou des produits surgelés.

L’élu table aussi sur la clientèle venue de l’Aisne toute proche. Il évoque un autre projet plus petit, à un autre endroit de la ZAC (près des cycles Prissette) mais avec le même promoteur, ainsi que l’arrivée d’une clinique vétérinaire. Localement, il a été question de créer un cinéma mais ce dossier, indique-t-il, relève de la ville de Fourmies.

La zone de la Marlière, à la fois industrielle et commerciale, devrait accueillir de nouveaux commerces. Elle ferait alors quasiment le plein.

La zone de la Marlière, à la fois industrielle et commerciale, devrait accueillir de nouveaux commerces. Elle ferait alors quasiment le plein.

Un autre PER en voie de concrétisation. Le secteur de Fourmies/Trélon (qui comprend donc les intercommunalités d’Action Fourmies et du Guide du Pays de Trélon) a bénéficié en 2011 d’un autre Pôle d’excellence rurale, le seul label national accordé à ce moment dans le département du Nord. Ce PER comprend plusieurs opérations regroupées sous l’enseigne des “services aux habitants”, dont un volet santé prévoyant la réalisation de centres de ressources pluridisciplinaires de santé à Trélon, Fourmies, Anor, Wignehies, avec une antenne locale et saisonnière à Eppe-Sauvage (commune du site ValJoly, rappelons-le).

L’idée est de créer une offre de soins, de prévention, d’information et d’éducation sur le territoire. Une étude avait au préalable mis en évidence les risques d’une désertification médicale, des insuffisances en matière de soins et la difficulté d’attirer si loin des grands centres, les médicaux et paramédicaux. Un réseau de services attractif pourrait peut-être y remédier…

Où en est-on ? Lors de l’annonce de ce PER, l’échéance de 2015 avait été donnée pour sa réalisation. Jacques Derigny se veut prudent : “Le dossier est en cours de montage entre les deux intercommunalités.” Il n’avance aucune date pour l’instant.

Une friche en souffrance. Si des friches ont trouvé des solutions et des repreneurs, il en reste encore. Retour à La Marlière avec celle qui est connue sous le nom “Glass déco, ex-SPN”. “C’est un site ouvert à tous les vents, toujours sous le contrôle du liquidateur. On espère l’intervention par la suite de l’Etablissement public foncier mais tant que nous ne sommes pas propriétaires, nous ne pouvons rien faire.