Dunkerque : le Syndicat pour la prévention des pollutions industrielles planche sur les nouvelles implantations

La dernière réunion du S3PI a fait un point sur l’aménagement de 55 hectares supplémentaires destinés à l’accueil de nouvelles industries sur le port de Dunkerque et à l’avancement du projet d’implantation de l’usine géante de batteries électriques du taïwanais ProLogium. En présence de représentants d’associations de préservation de l’environnement.

La dernière réunion du S3PPI s'est tenue le 31 juillet à l'hôtel communautaire.
La dernière réunion du S3PPI s'est tenue le 31 juillet à l'hôtel communautaire.

En pleine trêve estivale, le S3PI s’est réuni le 31 juillet dernier à l’hôtel communautaire à Dunkerque. Une date «un peu insolite pour parler de sujets graves» comme l’a fait remarquer l’un des représentants de l’ADELFA, une association de défense de l’environnement très active sur le territoire.

Deux sujets au menu de cette réunion de la commission «Nouveaux projets». Le premier concernait l’aménagement de la phase une de la zone «Industries d’avenir», soit 55 hectares au cœur même de la zone industrialo-portuaire de Dunkerque, là ou se concentre déjà l’essentiel des nouvelles implantations industrielles, les deux usines géantes de batteries électriques, Verkor et ProLogium en tête. Les associations de défense de l’environnement se sont inquiétées de savoir si cette zone aurait vocation à accueillir des «sites Seveso» (le territoire en compte déjà une quinzaine). «Oui, il pourrait y en avoir» a confirmé le sous-préfet, qui a mis l’accent, ensuite, sur les «15 hectares minimum de zones humides» qui devront y être aménagées en compensation environnementale. 

ProLogium : le permis de construire déposé

Cette question est un sujet qui crispe actuellement les associations de défense de l’environnement, qui voudraient même aller au-delà de la réglementation, et le monde agricole pour qui cela s’apparente à une double peine : des hectares de terres labourables leur sont pris pour accueillir des usines et, dans les mêmes proportions, d’autres leur sont retirés pour aménager des zones humides et autres mesures compensatoires. Franck Gonsse, président de la CNPTA, principal syndicat des dockers, n’a pas manqué de soulever ce problème, tout en précisant que le développement de la zone industrielle était indispensable à l’essor du port de Dunkerque. «Pourquoi ne pas imaginer utiliser des terres agricoles hors du territoire dunkerquois pour la mise en place de ces mesures compensatoires qui empiètent sur l’outil de travail de nos agriculteurs ?» a-t-il suggéré. Une idée quelque peu mise à mal par le sous-préfet. «Les mesures compensatoires au développement industriel ont vocation à ne pas être implantées trop loin du territoire qui subit l’implantation des usines», a-t-il souligné.

Deuxième sujet : point sur l’avancée du dossier ProLogium, le groupe Taïwanais qui porte le projet d’implantation d’une usine géante de batteries électriques à cheval sur les communes de Craywick et Bourbourg, à quelques encablures d’une autre usine géante, celle du groupe français Verkor, actuellement en construction à Bourbourg. Le représentant du groupe a rappelé que la demande de permis de construire avait été déposée le 7 mai dernier et que le calendrier prévoyait un début des travaux de construction en 2025, avec une cérémonie de pose de la première pierre en décembre 2024 (à confirmer). La mise en production devrait intervenir en 2027. À terme, l’usine devrait employer environ 3 000 personnes.