Dunkerque : La Fabuleuse Factory sème la graine de l’industrie
La troisième édition de la «Fabuleuse Factory» s’est tenue face à la mer à Dunkerque du 10 au 15 septembre dernier. Avec un objectif : changer le regard sur l’industrie et susciter des vocations auprès des plus jeunes alors même que le secteur prévoit la création de 20 000 emplois d'ici 10 ans sur le territoire.
Sur la digue de Malo-les-Bains, la station balnéaire de Dunkerque, quatre énormes dômes géodésiques blancs ont été installés devant le palais des Congrès, intrigant promeneurs et passants. «C’est le but», confie Martin Papot, l’un des co-organisateurs de la Fabuleuse Factory au titre de «Eco-Système D».
Depuis trois ans, en septembre, l’événement offre à l’industrie locale l’occasion d’aller à la rencontre des habitants du territoire et de démontrer qu’elle a bien changé depuis ses débuts dans l’agglomération dans les années 1960. «Malheureusement, beaucoup de nos concitoyens sont restés bloqués sur l’idée que l’industrie pollue, licencie, délocalise et n’offre que des métiers sales et difficiles», reconnaît Martin Papot. «Or, sans nier les problèmes qui peuvent persister, force est de constater que l’industrie s’est métamorphosée et qu’elle n’a plus grand-chose à voir avec ce qu’elle a pu être. Elle est désormais numérique, en train de se décarboner, bien plus préoccupée par les sujets environnementaux et surtout, elle recrute beaucoup et donne la possibilité de faire de belles carrières et de monter en compétences et en responsabilités tout au long de la vie active».
Un évènement «pédago-ludique» pour les collégiens et lycéens
Alors que le territoire est en pleine réindustrialisation, grâce notamment à la filière de la batterie et à l’énergie décarbonée, et qu’il prévoit la création de 20 000 empois sous 10 ans, le message est important à faire passer. Notamment auprès des collégiens (à partir de la 4ème) et des lycéens, dont près de 4 000 s’étaient pré-inscrits à l’événement par le biais de leur établissement scolaire. «Une grande partie de ces jeunes va entrer sur le marché du travail d’ici trois à sept ans, au moment, justement, où nos nouvelles usines vont entrer en production et auront besoin de main d’œuvre qualifiée. Leur démontrer que, s’ils le souhaitent, ils pourront trouver du travail sans avoir besoin de quitter le territoire est donc primordial», insiste Martin Papot. «D’autant que nous avons aussi, à Dunkerque, des lycées, des centres de formation et même l’université qui forment aux compétences dont notre industrie a besoin, du bac pro aux masters et titres ingénieur».
Mais pour attirer la jeunesse, les organisateurs ont bien compris que les longs discours et les conférences étaient inutiles. Sous ses drôles de dômes, la Fabuleuse Factory se veut donc «pédago-ludique» avec un côté «wahou» assumé. Il faut donner envie. Alors, dans un joyeux brouhaha, on manipule, on expérimente, on utilise des casques de réalité virtuelle, on participe à des jeux et à des quizz et on discute aussi beaucoup avec des salariés d’industries locales qui, très concrètement, expliquent les réalités de leur métier.
«Aujourd’hui, on sème des graines», résume Martin Papot, «on laisse mijoter. Et dans quelques mois, on espère récolter avec un autre évènement important, Les Fabuleux métiers, où nos jeunes, s’ils en ont envie, pourront concrètement se projeter dans les filières diplômantes ou professionnalisantes qui préparent à un avenir dans l’industrie».