Dunkerque et l’industrie, une vieille histoire qui a de l’avenir
Atouts, points faibles, perspectives, dynamique collective et note d’optimisme : au fil des interventions, le bilan de la soirée dédiée à l’avenir industriel dunkerquois était largement positif. Il ne reste plus qu’à convaincre de nouveaux investisseurs et la jeunesse.
«L’avenir de l’industrie est-il à Dunkerque ?». C’était au départ une question, visant à alimenter le débat lors de la table ronde organisée par l’UIMM Flandre-Maritime, la communauté urbaine de Dunkerque, GASSMEID et Dunkerque promotion. Au regard des réponses apportées par les différents intervenants, c’est finalement une certitude : savoir-faire, innovation et perspectives sont à Dunkerque. Réunis en nombre, élus, chefs d’entreprise, représentants du milieu industriel et du monde économique ont tour à tour pris la parole pour évoquer le territoire dunkerquois, ses atouts, la dynamique industrielle existante, les projets de développement, les métiers d’avenir, l’innovation, les enjeux ou encore les défis à relever. «L’objectif était de porter l’attention sur les atouts du Dunkerquois pour les industriels, mais aussi le savoir-faire des industriels et l’innovation, notamment parce qu’il y a encore des entreprises sur notre territoire qui ont des difficultés pour recruter à certains postes», précisait Joëlle Burggraeve, de l’UIMM Flandre-Maritime. «Nous avons profité de l’opération de promotion la Semaine de l’industrie pour nous saisir du sujet et offrir un regard le plus exhaustif possible sur le territoire dunkerquois, territoire qui fait aujourd’hui le pari de filières d’excellence et mise sur sa capacité à innover et à répondre aux nouveaux marchés», poursuivait cette dernière. Comme l’ont fait remarquer nombre d’intervenants, les avantages ici sont nombreux : position géographique, infrastructures, accessibilité aux différents réseaux (route, fer, mer), capacité des acteurs à travailler ensemble, richesse des services à l’industrie, port dynamique, foncier disponible (3 000 hectares)… «Autant d’atouts qui font de nous l’une des premières plates-formes industrielles de rang mondial», soulignait Stéphane Raison, président du directoire du Grand Port maritime de Dunkerque. «Nous avons des infrastructures maritimes qu’on en retrouve qu’à un seul autre endroit en Europe du nord (à Rotterdam). Il faut valoriser ça à moyen et long terme», insistait-il. Ecocem, Terraotherm, CeaTech, Gassmeid, Arcelor… ces entreprises et pôles de recherche ont été séduits par les qualités du Dunkerquois où ils ont choisi d’investir leur confiance et leur argent pour se développer. Malgré tout, il y a un secteur où le bât blesse ici plus qu’ailleurs : l’emploi, avec un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale. «Il faut lever les freins à la mobilité, sensibiliser à la pratique des langues, à la création d’entreprise, à la formation, et former les gens sur des métiers qui recrutent, parce qu’il y des besoins et un stock de postes à pourvoir», renchérissait le sous-préfet de Dunkerque, Eric Etienne. «Il y a une image de l’industrie qui n’est pas celle qu’on voudrait véhiculer, confirmait Philippe Vasseur, commissaire spécial pour la revitalisation et la réindustrialisation des Hauts-de-France, alors même qu’il y a un véritable potentiel sur le territoire dunkerquois.» À commencer par sa jeunesse. «L’enjeu est aussi de sensibiliser les jeunes aux métiers industriels, reprenait Patrice Vergriete, président de la CUD. Il faut cesser d’opposer les différents éléments du développement du territoire. Au contraire, il faut lever l’ensemble des leviers pour que l’industrie y trouve aussi son compte.»