Dunkerque conforte sa première place hexagonale

Le 2 août dernier, le port de Dunkerque a accueilli la première escale d’une nouvelle liaison maritime avec l’Amérique du Sud, à l’initiative de l’entreprise SIIM, leader de la production d’ananas en Equateur. Ce nouveau service hebdomadaire conforte Dunkerque comme premier port français des produits sous température dirigée.

Dunkerque conforte sa première place hexagonale

Leader de la production d’ananas en Equateur avec plus de 2 000 hectares cultivés, la société SIIM (Société internationale d’importation) est à l’initiative de la nouvelle liaison entre l’Equateur, le Pérou, le Surinam et le port de Dunkerque, opérée par l’armement hollandais Seatrade Reefer Chartering N.V.

Depuis le 2 août, y sont débarqués chaque semaine des ananas produits en Equateur qui sont ensuite expédiés vers les grandes surfaces (pour 70% d’entre eux) dans toute la France et les pays européens limitrophes, ou les entreprises de transformation et grossistes spécialisés via l’entreprise de logistique Destock Fresh. «Nous produisons environ 50 000 tonnes d’ananas chaque année. La moitié sera importée en Europe via le port de Dunkerque sous la marque Terrasol», précise Vincent Omer-Decugis, directeur général de SIIM. Plusieurs raisons ont conduit l’entreprise à faire ce choix au détriment d’Anvers. «Nous sommes sur du produit frais. La réduction du temps de parcours entre la récolte et le lieu de consommation est donc primordiale. C’est ce que nous permet Dunkerque, premier port touché en Europe continentale sur cette liaison, après 14 jours de mer, dont les services logistiques et les voies de communication nous assurent un acheminement optimal vers nos clients finaux», commente Vincent Omer-Decugis. «Nous avons aussi été sensible à la fiabilité du port –aucune grève depuis 25 ans – et à son efficacité en termes de services vétérinaires et phytosanitaires par exemple. Leur implantation à quelques centaines de mètres du terminal conteneurs est un vrai atout.»

Cette nouvelle liaison permet au port de Dunkerque de conforter sa place de premier port français pour les produits frais sous température dirigée positive ou négative. Ce dont se réjouit Daniel Deschodt, directeur commercial du port. «Dunkerque est désormais reconnu à l’international pour son expertise dans ce domaine. Nous sommes donc plutôt confiant sur l’avenir de cette escale, mais aussi sur les autres trafics potentiels qu’elle pourra générer. L’Equateur est, en effet, le premier pays exportateur agricole mondial. C’est aussi un producteur très important de crevettes et de poissons sauvages et d’élevage. Nous espérons maintenant pouvoir convaincre d’autres importateurs d’utiliser cette liaison maritime», détaille-t-il. Un avis rejoint par François Lavallée, président de la CCI Littoral Hauts-de-France, qui pense à la place portuaire boulonnaise voisine, premier port français pour la transformation des produits de la mer, qui pourrait tirer profit aussi de ces nouveaux trafics à haute valeur ajoutée.