Du négoce pour passionnés d’aviation légère

Lauréat 2015 de Réseau Entreprendre Hainaut, José Lourenço a voulu changer de vie pour sa famille, tout en restant dans un domaine qu’il connaît bien. Pour cette reprise/transmission, il a trouvé un associé.

José Lourenço (à droite) et Guy Dubrulle. Le bouche à oreille les a mis sur la piste d’ULM Technologie qui était à reprendre. Ils ont décidé de s’associer et d’unir leurs compétences…
José Lourenço (à droite) et Guy Dubrulle. Le bouche à oreille les a mis sur la piste d’ULM Technologie qui était à reprendre. Ils ont décidé de s’associer et d’unir leurs compétences…
D.R.

José Lourenço (à droite) et Guy Dubrulle. Le bouche à oreille les a mis sur la piste d’ULM technologie qui était à reprendre. Ils ont décidé de s’associer et d’unir leurs compétences…

Dire que José Lourenço, 52 ans, a été l’un des lauréats 2015 de Réseau Entreprendre Hainaut à l’occasion de la reprise de l’entreprise ULM technologie, basée à l’aérodrome de Valenciennes, à Prouvy, c’est vrai. Mais l’histoire est plus longue.

Le parcours du repreneur est d’abord riche. Il a passé sa licence professionnelle internationale de pilote aux Etats-Unis en 1991, «où les cours sont moins chers», ce qui lui a permis de piloter aussi bien des monomoteurs que des Airbus A 320, notamment en Afrique. Mais il a aussi exercé un autre métier : commercial dans l’industrie pharmaceutique, ce qui lui a permis, entre autres, de financer sa formation.

 

Un associé. Autre épisode à mentionner, le bouche à oreille a bien fonctionné dans son cas. Lorsqu’il a décidé de créer son activité, il s’est adressé à la BGE de Valenciennes en 2012, afin de s’initier à la gestion. C’est là, étant donné sa profession, qu’on lui a parlé d’ULM technologie qui était à céder : le fondateur partait en retraite. Le bouche à oreille a eu un autre effet puisque un autre candidat à la reprise s’est manifesté. Il s’agissait de Guy Dubrulle, 38 ans, ingénieur ICAM, qui avait, lui, travaillé dans les compresseurs industriels, disposait d’une expérience de chef d’entreprise et voulait devenir pilote. Les deux hommes ont finalement décidé de s’associer moitié-moitié dans l’affaire et de mettre en commun leurs parcours et compétences.

 

Pas seul. José Lourenço reconnaît qu’après avoir beaucoup donné à son rêve d’enfant, il a voulu, avec ce choix professionnel, se rapprocher de son épouse et de leurs trois enfants. Dans cette aventure, il est content de ne pas être seul : il a donc un associé, son épouse le soutient et Réseau Hainaut Entreprendre l’aide bien. «Il y a eu le prêt d’honneur − 30 000 euros −, utile pour convaincre les banques, mais surtout le coaching et le suivi de deux ans.» Il souligne que la reprise/transmission, effective début 2016, a été bien préparée avec le cédant durant l’année 2015.

 

Instruments, équipements, matériel. L’entreprise, créée en 1996, est une activité de négoce de pièces et d’instruments pour aéronefs ultralégers motorisés (ULM), d’un poids inférieur à 450 kg au décollage et d’une puissance qui n’excède pas 100 cv. 

«Les instruments, c’est tout ce qui sert au vol et au contrôle moteur, précise-t-il. Quant aux pièces, c’est de l’équipement, de l’accastillage, des tubes, de la tôle, de l’entoilage…» De quoi monter, entretenir, réparer son ULM. L’entreprise n’est pas un atelier d’assemblage, ni de fabrication. Elle est établie sur environ 1 000 m2 développés (magasin, bureaux, lieux de stockage, atelier), à côté de l’aéroclub. Elle dispose aussi d’un hangar qui peut abriter des aéronefs.

 

Développement prévu. Pour l’instant, ils sont sept, mais, une fois la période estivale passée, des contrats en alternance et CDD sont prévus. Et peut-être des embauches, car si l’activité relève de la niche à destination des passionnés, particuliers et professionnels, le but des associés est de développer l’international et le commercial. «Avec ses 10 000 références, l’activité n’a pas d’équivalent en France, mais, avec le paiement en ligne, les transactions doivent être maintenant optimisées, notamment dans les délais.» Pilote-t-il encore ? «Oui, ça m’arrive toujours, lorsque je fais un convoyage, une livraison…»