Dream Energy électrise en circuit court
Dream Energy, producteur, fournisseur d’électricité et opérateur de bornes de recharge ultra-rapides pour les véhicules électriques, entend proposer une offre de mobilité entièrement décarbonée. Fer de lance de cette stratégie vertueuse : son parc de microcentrales hydroélectriques dont celle de Baccarat.
Les deux turbines Kaplan de 300 kW sont entraînées au fil de l’eau captée par le barrage adjacent au cœur de Baccarat. Ces deux vieilles dames de 1927, rénovées et automatisées mais d’origine, sont les moteurs de la microcentrale hydroélectrique de Dream Energy (groupe Artea). Cet acteur global des énergies renouvelables l’a acquise en 2021 histoire de produire de l’électricité en version circuit court pour alimenter ses stations de bornes de recharge ultra-rapides pour véhicules électriques.
Au cœur de Baccarat, un barrage principal à six clapets fournit l’eau nécessaire pour faire tourner les turbines.
Producteur, fournisseur d’électricité et opérateur de recharge, le triptyque vertueux «pour aboutir au développement d’une véritable mobilité bas carbone», comme l’assure Nathan Dubois-Stora, directeur du développement chez Dream Energy. D’une puissance de 500 kW injectée pour une production annuelle de 2,3 gigawatts heure, cette ancienne centrale hydroélectrique de la cristallerie de Baccarat (rachetée par la suite par un propriétaire privé avant d’être acquise par Dream Energy) fait partie du parc des centrales hydrauliques et photovoltaïques que possède Dream Energy dans l’Hexagone. L’énergie produite se fait au fil de l’eau depuis le barrage principal doté de six clapets.
80 % d’hydraulique et 20 % de photovoltaïque
«L’eau déviée entraîne les turbines. Tout l’ensemble est automatisé et un gardien passe une fois par jour en période de production pour vérifier si tout se déroule bien», explique Baptiste Roy, responsable production et fourniture d’électricité chez Dream Energy. L’exploitation de la microcentrale de Baccarat est réalisée par une autre filiale du groupe Artea, AIS Énergies. «Notre production est totalement effectuée en énergie renouvelable. 80 % en hydraulique et 20 % en photovoltaïque», continue Nathan Dubois Stora.
Acquise en 2021 par Dream Energy, la centrale hydroélectrique de Baccarat date de 1927, elle alimentait à l’époque la cristallerie.
Dream Energy possède une vingtaine de microcentrales hydroélectriques et une cinquantaine de parcs photovoltaïques sur le territoire. Opérateur de recharge depuis plus de dix ans, Dream Energy bâtit et exploite un réseau de charge ultra-rapide alimenté par sa propre électricité renouvelable. Située le long d’axes routiers importants et prioritairement domiciliées sur des parkings hôteliers ou de zones commerciales, ces stations disposent de bornes de puissance allant jusqu’à 300 kW permettant la recharge de véhicules électriques en une vingtaine de minutes. Dans la région, de nouvelles stations de super chargeurs ont été récemment installées sur des parkings d’hôtels le long de l’A31 et de l’A33 à proximité de Nancy : au Greet Hôtel Nancy Sud sur la Zac des Egrez à Houdemont, à l’Ibis Style Nancy Ouest à Laxou et aux Enzo Hôtel de Pont-à-Mousson et de Frouard.
«Aujourd’hui, nous exploitons une vingtaine de stations de ce type en France. Une cinquantaine est en construction. À terme, nous entendons construire plus de 300 stations», assure Nathan Dubois-Stora. Histoire de poursuivre son développement, Dream Energy vient de créer avec la Banque des Territoires une société de co-investissement pour investir 75 M€ dans la recharge ultra-rapide.
Joint-venture avec la Banque des Territoires
Fin mars, Dream Energy et la Banque des Territoires annoncent la création d’une joint-venture (détenue respectivement à 51 % et 49 %), et dotée de 40 M€ de fonds propres. Cette société de co-investissement vise un programme d’investissement global de plus de 75 M€ (avec un complément de financement par concours bancaires à travers notamment des financements du Crédit Agricole Alsace Vosges). Objectif : construire et exploiter près de 140 nouvelles stations pour véhicules électriques dans l’Hexagone. Ce projet est également soutenu et accompagné par l’Ademe, dans le cadre du programme France 2030, à hauteur de 13 M€ de subventions.