Doubler les espaces naturels en dix ans

La métropole lilloise annonce la couleur : elle veut mettre au vert toujours plus ses habitants, en leur proposant davantage de surfaces aménagées et d’animations. C’est une brique de plus au renforcement de l’attractivité métropolitaine et pour rattraper son retard par rapport aux autres grandes métropoles françaises.

Fête des sorcières au Musée de Plein Air
Fête des sorcières au Musée de Plein Air

 

Alexandre Traisnel - MEL

Parc Mosaïc.

La Métropole européenne de Lille compte 25 m2 d’espaces verts publics (espaces naturels et jardins municipaux) par habitant. C’est peu et pourtant elle compte 46% de terres agricoles. C’est la plus grande métropole rurale de France, d’où le paradoxe. Les 1,2 million d’habitants sont d’ailleurs nombreux à se plaindre de ne pas avoir assez d’espaces naturels à moins de 20 min de chez eux pour se ressourcer. Et aucune ville de la métropole lilloise ne fait partie du dernier Palmarès des villes les plus vertes de France, publié le 14 mars 2017 dernier.

Jusqu’en 2016, c’était un syndicat mixte – Espace naturel Lille Métropole – qui gérait ces espaces naturels sur 40 communes. Cela concernait aussi bien des territoires aménagés d’accès gratuits (le parc de la Deûle, le marais de Fretin val de Marque, le canal de Roubaix …), que des parcs payants comme celui de Mosaïc, les Prés du Hem ou le Musée de Plein Air de Villeneuve d’Ascq. Suite à une réforme territoriale, le syndicat mixte est intégré à la MEL où une équipe de 130 personnes et une centaine de saisonniers gèrent maintenant les espace naturels sur 90 communes, soit 1 300 hectares.

 

Alexandre Traisnel MEL

Jean-François Legrand.

De nouveaux aménagements. Et le 2 décembre 2016, une stratégie ambitieuse est adoptée par la MEL : doubler les espaces naturels en dix ans et attirer 10 000 visiteurs supplémentaires par an. «Nous souhaitons accroître l’attractivité de la Métropole et renforcer les liens entre le grand public et le monde agricole», précise Jean-François Legrand, conseiller métropolitain en charge des espaces naturels à la MEL. D’ailleurs, Barbara Pompili, secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, avait fait le déplacement le 20 février dernier pour découvrir les sites bénéficiaires de cette stratégie. 

Cette stratégie passe par trois mesures. La première concerne l’aménagement même de ces espaces naturels :  création (transformation de la friche industrielle de PCUK à Wattrelos) ou transformation d’espaces déjà existants (boucle de promenade au parc du Mont-Ferrain pour 2020, la voie verte du Ferrain pour 2018,  requalification de la branche Croix-Wasquehal pour 2021, extension du parc de la Deûle, amélioration du plan d’eau de la base des Prés du Hem et un 11e jardin au parc Mosaïc en 2018). Dans certains cas, cela nécessite un transfert de la gestion de ces espaces naturels, des communes vers la MEL. Le budget prévisionnel pour 2017 est de 8,4 millions d’euros dont 6 millions en investissements.

 

 

Alexandre Traisnel - MEL

Fête de la sorcière au Musée de plein air.

Une diversité d’animations. La deuxième mesure concerne l’animation pour faire venir les métropolitains dans ces espaces naturels. «2016 a été une bonne année avec 286 780 visiteurs, soit une hausse de 6%. Trois grands temps forts ont bien marché : la Fête de la sorcière au Musée de plein air, la clôture du parc Mosaïc et les Plages du bout du monde aux Prés du Hem. Il y a dix ans, on ne comptait que 100 000 visiteurs», précise Jean-François Legrand. Pour 2017, un budget de 320 000 euros (en hausse de 20%, sans impact sur la tarification) sera dédié à 190 animations, dont une quarantaine de nouveaux événements. D’ailleurs, la saison a été lancée dès le 12 mars jusque début novembre, sur le thème de la «nature inspirante». On retrouve tout le calendrier dans l’Agenda de l’explorateur.

Une expertise écologique. Enfin, le dernier volet de cette stratégie est la création d’une équipe d’ingénierie écologique. La MEL va mettre à disposition des communes des experts (écologue, spécialiste de l’arbre…), pour les aider à restaurer un verger, mettre en place un plan de gestion de l’arbre ou se lancer dans le «zéro phytosanitaire». Wasquehal ou Quesnoy-sur-Deûle les ont déjà sollicités. 

 

Encadré : 

Amiens dans le Palmarès 2017 des villes les plus vertes de France 

Ce palmarès a été publié le 14 mars 2017 dernier par l’Unep (Union nationale des entreprises du paysage) et Hortis (association française de directeurs de jardins et espaces verts publics), qui a interrogé les 50 plus grandes villes de France (et non les métropoles). Les trois villes les plus vertes sont Angers, Nantes et Strasbourg. Amiens est dans le top 10, en 10e position. A noter quelques chiffres qui résultent de cette étude : 

  • chaque grande ville investit en moyenne 5 millions d’euros par an dans la création de nouveaux espaces verts,
  • la superficie moyenne d’espaces verts par habitant est de 48 m2,
  • la surface moyenne d’espaces verts urbains dans les plus grandes villes de France est de 1 155 hectares.