Donne-moi ta main…

(c) : Ewattch
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Le plus dur sont les jours d’après, tous les autres jours d’après ! Le 13 novembre 2015 la folie meurtrière de fanatiques s’abat sur la salle de concert du Bataclan ainsi que dans les rues adjacentes ; dans Paris et sa proche banlieue. L’horreur commémorée un an plus tard nous rappelle à notre condition nous entraînant à entretenir cette flamme pour surtout ne jamais oublier. Le souvenir est nécessaire et salvateur pour permettre, notamment aux rescapés, de se reconstruire si pour autant ils le peuvent réellement. Reste aujourd’hui un autre mal à combattre celui du repli sur soi. Le communautarisme est criant d’actualité. Les comportements, les prises de position face à la crise des réfugiés n’en sont que la triste expression. Outre-Atlantique, une partie de nos voisins américains ont une bien mauvaise image du genre avec un revirement au nationalisme. Cet égoïsme semble gagner l’ensemble des soi-disant pays développés. L’Hexagone n’est pas épargné, loin de là, surtout à la veille de l’échéance électorale de l’an prochain. Le vivre ensemble apparaît de plus en plus difficile à réaliser dans une société française fracturée. Le doux nom de Fraternité, qui est inscrit au fronton de toutes les écoles de la République, doit s’imposer et de nouveau retrouver tout son sens. Tendre la main doit (re)devenir une action naturelle pour chacun d’entre nous. L’entreprise dans sa dimension citoyenne a aussi ce rôle à jouer. La différence n’est pas un obstacle ni un frein, c’est une force. Une équipe de personnes différentes innovera toujours mieux qu’un groupe cloisonné et façonné à l’identique avec une pensée unique. Admettre les différences est délicat mais c’est la seule façon d’avancer et d’aboutir à un épanouissement collectif où chacun aura sa place. Les paroles et les écrits sont une chose, le passage à l’acte est l’étape indispensable. Aurons-nous l’audace de la franchir ? On peut toujours l’espérer.
emmanuel.varrier