Dix projets d’avenir pour le Grand-Soissons
Le territoire de Soissons passe à la vitesse supérieure pour devenir plus attractif. Ville et communauté d’agglomération coopèrent dans le même sens.
Tous ont encore les images du début des années 2000. Les fermetures en cascade de sites industriels, des milliers d’emplois supprimés, un territoire à genoux scié de toute part. Dix sept ans après où en est le territoire ? Trois maires se sont succédé. La communauté de communes est devenue une communauté d’agglomération. L’ancienne caserne du parc Gouraud, implantée au cœur de la ville, est devenue le nouveau poumon économique. Soissons n’a pas perdu de sa splendeur avec ses belles demeures en pierre blanche, ses parcs et son commerce de centre-ville qui a résisté tant bien que mal. Les élus, quelle que soit la couleur politique, ont bossé d’arrache-pied pour sortir la ville de Clovis de l’ornière dans laquelle elle était. Aujourd’hui, elle est dirigée par Alain Crémont, chef d’entreprise et affiché à droite. La communauté d’agglomération (ou plutôt le Grand-Soissons) est présidée par Jean-Marie Carré. Des convictions différentes, mais unies pour redonner à Soissons et son territoire une image dynamique. L’année 2017 est marquée par dix projets. Le plus important est le centre aquatique Les Bains du Lac, qui ouvrira en 2018 avec des bassins de loisirs et de compétition, des activités de bien-être et un restaurant. Un projet de 24 millions d’euros nécessaire pour rendre le territoire attractif et répondre aux besoins d’une population qui se rend sur Reims, Laon ou Saint-Quentin. « Avec cet équipement, le nombre d’entrées devrait être multiplié par 2,5 », annonce Alain Crémont, vice-président chargé du Développement économique, commerce et tourisme au Grand-Soissons.
Réhabilitation des quartiers
Autre projet d’envergure, la réhabilitation du quartier de la gare, fréquenté quotidiennement par 6 000 usagers. La c o m m u n a u t é d’agglomération finalise actuellement le projet qui sera lancé en 2018 pour au moins dix ans : rénovation du parvis de la gare, plate-forme multimodale (bus urbains, cars, taxis, vélos…), développement de l’immobilier (bureaux, logements, commerces, hôtellerie, restauration, services…), réhabilitation de friches industrielles, création d’un village PME/PMI, mise en place d’un pôle automobile et construction d’un équipement multifonction de 4 000 m² avec accueil d’événements d’affaires, sportifs et culturels. Sur le parc Gouraud, un nouveau bâtiment tertiaire de 4 000 m² sortira de terre mi-2018. L’ancienne infirmerie sera transformée en logement pour des jeunes en alternance. Et des services à la population et aux salariés du site se développeront. Le boulevard Jeanne-d’Arc, axe stratégique sur lequel se trouvent le parc Gouraud et Saint-Jean-desVignes, est en cours de réhabilitation pour 6,5 millions d’euros, avec une voie partagée (véhicules et vélos), des voies douces, près de 300 places de parking et un aspect paysager très présent.
Cela fait 20 ans que la ville travaille sur la réhabilitation de ce boulevard.Soissons est la dernière ville de l’Aisne à ne pas disposer de la vidéo protection. Ce sera chose faite fin 2017 : 42 caméras seront installées sur l’ensemble de la cité. L’implantation a été conçue en collaboration avec les forces de l’ordre. Ce système de vidéo protection, d’un coût de 2,1 millions d’euros, évoluera rapidement vers la verbalisation des automobilistes.Les berges de l’Aisne sont en cours de transformation. Là où se trouvaient des silos délabrés au cœur de ville, se hissent aujourd’hui des immeubles en cours de construction. D’ici quelques mois, ce nouveau lieu de vie offrira 69 logements bâtis par un bailleur social de Reims. Profitant de cet investissement, la ville poursuit ses projets d’aménagement des berges de l’Aisne pour en faire un lieu de détente, de découverte et de rencontre. « Un concours d’architecture vient d’être lancé », annonce Alain Crémont.
« Notre destin est tourné vers Roissy »
Autre projet, celui du bâtiment de la Croix d’Or de la rue SaintChristophe, une verrue au cœur d’une artère commerçante. « Cela fait 40 ans que la ville est en négociation pour démolir ce bâtiment. C’est aujourd’hui fait », se félicite le maire. Après démolition, il sera construit 10 logements et 450 m² d’espaces commerciaux. Ce projet participera à la dynamisation du centre-ville. Tout comme la taxe sur la vacance des commerces imposée par la municipalité : la ville affiche un taux bas de 8% de vacance. Ces dernières années, des centres commerciaux sont sortis de terre à la périphérie de la ville. Alain Cré- mont refuse la création de nouveaux centres commerciaux pour maintenir l’activité en centre-ville et éviter de se retrouver dans la même situation que des villes voisines. De son côté, l’agglomération de Soissons accompagne les porteurs de projets qui veulent s’installer sur le territoire. La municipalité suit de près le projet de réhabilitation du cinéma « qui doit rester au cœur de ville ». Cap’Cinéma, le propriétaire, devrait présenter des propositions prochainement. « Nous avons redonné une dynamique au territoire, le chômage est passé sous la barre des 15%, le tissu industriel s’est transformé en TPE/ PME que nous devons accompagner et nous investissons dans de l’immobilier pour accueillir de nouvelles entreprises et dans des équipements pour la population », dit Alain Crémont. Le Grand-Soissons est aujourd’hui capable de faire revenir les classes moyennes (intermédiaires), celles qui ont les moyens de faire tourner la machine économique. « Notre destin est tourné vers Roissy, qui est à proximité », conclut Alain Crémont.