Conjoncture
Dirigeants et consommateurs reprennent confiance, selon l’Insee
Avec l’allégement des restrictions sanitaires, le moral des ménages s’est nettement amélioré en mai. Le climat des affaires a, lui aussi, progressé fortement, dépassant même son niveau d’avant-crise. C’est ce que rapporte l’Insee dans ses enquêtes mensuelles de conjoncture, publiées fin mai.
La
visibilité permise par l’assouplissement
graduel
des
mesures sanitaires et par
l’accélération
de
la vaccination redonne
confiance aux Français.
L’indicateur qui reflète leur
moral a augmenté de 2 points en
mai, même
si à
97 points, il reste en deçà
de
sa moyenne de longue période (100),
selon
les derniers chiffres de l’Insee.
La perception des ménages
sur la situation économique globale
évolue
aussi
favorablement.
Et
la
part de
ceux estimant
que le niveau de vie va s’améliorer durant les douze mois
prochains a progressé de 10 points, revenant au niveau de sa
moyenne, précise l'Institut de la statistique.
Moindre
volonté d’épargne
Les
Français se montrent aussi plus optimistes quant à leur situation
financière future. En gagnant 3 points, l’indicateur correspondant
repasse au-dessus de sa moyenne de longue période. La proportion de
ceux estimant opportun de faire des achats importants reste, stable,
mais toujours supérieure à sa moyenne.
Les
soldes d’opinion quant à leur capacité d’épargne actuelle et
future atteignent un niveau historique en mai et gagnent
respectivement quatre et trois points. Bonne nouvelle pour
l’évolution de la consommation, enjeu pour la reprise, moins de
ménages jugent opportun d’épargner : l’indicateur dédié
a fléchi (-3 points), après un
rebond record en avril. Depuis le début de la crise
sanitaire, le bas de laine des Français a gonflé à 142 milliards
d’euros, selon les estimations de la Banque de France. Autre signe
encourageant, en dépit des licenciements qui s’annoncent, les
Français sont également moins nombreux à craindre une augmentation
du chômage. L’indicateur qui synthétise leur opinion sur le sujet
perd 13 points, pour s’établir à son niveau le plus bas depuis
mars 2020, souligne l’Insee.
Climat
des affaires : le printemps de la reprise
Côté
entreprises, le rebond potentiel de l’activité économique se fait
aussi sentir : le climat des affaires, qui reflète le jugement
des chefs d’entreprises interrogés par l’Insee sur l’activité
de leur secteur, s’est franchement
amélioré, au mois de mai, en hausse de 12 points sur un
mois. Pour la première fois depuis février 2020, l’indice qui le
mesure atteint 108 points, contre 105 avant la pandémie et repasse
au-dessus de sa moyenne de longue période (100).
Cette
tendance favorable est portée principalement par le commerce de
détail, grâce notamment à la réouverture des commerces "non
essentiels", à compter du 19 mai. Le climat des affaires dans le
commerce du gros progresse également et enregistre une hausse de 11
points entre mars et mai, pour se placer au-dessus de sa moyenne,
note l’Insee.
L’hébergement-restauration
soutient les services
Même
tendance dans le secteur des services : l’indicateur a bondi
de 15 points entre avril et mai (de 92 à 107). Il a été
particulièrement- et logiquement- soutenu par les perspectives
favorables de l’hébergement-restauration, avec un rebond «
extrêmement vif
». Les soldes d’opinion sur l’activité du secteur et la
demande prévue pour les trois mois prochains rebondissent fortement
et repassent au-dessus de leur moyenne de longue période.
Dans
l’industrie le moral des dirigeants poursuit sa progression :
l’indice atteint 107 points, après 104 en avril. Cette
amélioration est portée par davantage d’optimisme sur les
perspectives de production ainsi que sur les carnets de commandes. La
même tendance s’observe dans le bâtiment qui anticipe une hausse
d’activité dans les trois mois prochains et juge les carnets de
commandes complètement remplis. Mais dans ce secteur, « les
tensions sur l’appareil productif » restent importantes.
Enfin, concernant l’emploi, le climat s’améliore aussi, mais reste toujours inférieur à sa moyenne.