Dikeledi s'éloigne de Mayotte, toujours en alerte rouge face au risque d'inondations
La tempête Dikeledi s'éloigne de Mayotte mais l'archipel continue de faire face à de fortes pluies dimanche, qui pourraient se poursuivre lundi, justifiant le maintien en alerte rouge du territoire...
La tempête Dikeledi s'éloigne de Mayotte mais l'archipel continue de faire face à de fortes pluies dimanche, qui pourraient se poursuivre lundi, justifiant le maintien en alerte rouge du territoire en raison du risque important d'inondations.
"Mayotte a fait face à une tempête tropicale intense (...) L'impact a été violent", a déclaré dimanche soir sur BFMTV le ministre des Outre-mer Manuel Valls.
Mais aucune victime n'est à déplorer, selon le préfet François-Xavier Bieuville qui a indiqué avoir décidé de "maintenir l'alerte rouge jusqu'à demain soir", lundi.
Il a évoqué, dans une interview à la chaîne Mayotte-La 1ère, un "risque d'avoir des inondations importantes", accentué par les ravages causés par le cyclone Chido, qui a dévasté le territoire il y a moins d'un mois.
A 21H27 locales (19H27 à Paris), la tempête tropicale se trouvait à 210 km au sud de Mayotte, a indiqué Météo-France dans son nouveau point de situation. Au plus près, Dikeledi est passé à environ 100 km au sud du territoire français d'Outre-mer dimanche.
Mousson
Mais l'institut de prévisions météorologiques s'attend désormais à ce qu'un "Kashkasi", un phénomène de mousson habituel en cette saison à Mayotte, touche l'île lundi, "avec passages d'averses pluvio-orageuses entrecoupées d'accalmies, associées à du vent".
Jusqu'à 70 millimètres de pluies sont attendus localement lundi, ainsi que des vagues de l'ordre de 1,50 m dans les lagons Nord et Ouest, ce qui fait craindre des "submersions possibles aux moments des marées hautes" à 03H46 (01H46 à Paris) et 16h19 (14H19), précise Météo-France.
"Un temps de saison", souligne Floriane Ben Hassen, la responsable du centre météorologique de Mayotte, interrogée par Mayotte-La 1ère, mais qui "pourrait occasionner des dégâts", compte tenu de la fragilité des sols et des trombes d'eau déjà tombées dimanche.
Dans le sud, l'une des régions les plus touchées par les intempéries et particulièrement difficiles d'accès du fait des coulées de boue, quatre villages, dont Mbouini, ont été "totalement inondés", sans qu'il y ait cependant de victime, selon les pompiers. Une cinquantaine de leurs habitants ont été évacués par les secours, les autres étant partis par leurs propres moyens, selon la même source.
"On a sauvé 14 personnes", essentiellement dans le sud, prises par la montée des eaux ou dans des coulées de boue, ont encore précisé les pompiers.
La population de Mayotte qui compte 320.000 habitants est confinée depuis samedi soir 22H00 locales avec interdiction de se déplacer jusqu'à nouvel ordre, l'archipel étant placé sous alerte rouge cyclonique.
Durant toute la durée de l'alerte, toute circulation est interdite hormis pour les secours et les personnes autorisées.
Tenir
Quatre vingts centres d'hébergement d'urgence (écoles, MJC, etc), mis en place dans toutes les communes de l'archipel, accueillent 15.000 personnes, a précisé dimanche soir Manuel Valls, auxquelles s'ajoutent 5.000 personnes accueillies dans des mosquées.
Le trafic des barges (ferrys locaux) a été mis à l'arrêt samedi à 19H00 locales, l'aéroport international Marcel-Henry dès 16H00 locales.
En prévention de la tempête, 1.200 gendarmes, 800 policiers et 800 pompiers étaient disposés dans les endroits jugés à risque, a détaillé le préfet.
Après avoir atteint la côte nord-est de Madagascar samedi après-midi, faisant trois morts et plus de 900 sinistrés, le cyclone a commencé à s'affaiblir pour être rétrogradé au stade de forte tempête tropicale. Désormais, Dikeledi recommence à gagner en intensité, avec des rafales de 155 km/h, et devrait repasser au stade de "cyclone tropical intense" dans les jours suivants, selon Météo-France.
L'institut prévoit que "la région de Nampula" au Mozambique "devrait connaître des conditions très dégradées" et craint que le cyclone touche à nouveau Madagascar, cette fois sur les côtes sud, à partir de mercredi ou jeudi.
Le précédent épisode cyclonique Chido a causé en décembre des dommages colossaux, faisant au moins 39 morts et plus de 5.600 blessés, détruisant de très nombreuses habitations précaires et en dur du 101e département français.
Les cyclones se développent habituellement dans l'océan Indien de novembre à mars. Cette année, les eaux de surface sont proches de 30°C dans la zone, ce qui fournit plus d'énergie aux tempêtes, un phénomène de réchauffement climatique observé également cet automne dans l'Atlantique nord et le Pacifique.
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