Devenir une référence régionale

A Dunkerque, la charcuterie Espitalier Garcia est une institution. La rançon de la gloire : une demande croissante impossible à satisfaire en totalité. Résultat, l’entreprise familiale a fait le pari de délocaliser une partie de son activité pour augmenter sa production et par la même occasion développer de nouveaux partenariats.

Trois générations se relaient aux commandes d’Espitalier Garcia.
Trois générations se relaient aux commandes d’Espitalier Garcia.

 

Trois générations se relaient aux commandes d’Espitalier Garcia.

Trois générations se relaient aux commandes d’Espitalier Garcia.

Entre Espitalier Garcia et les Dunkerquois, c’est une longue histoire d’amour démarrée le 6 décembre 1964, en plein coeur de Rosendaël. Près de 50 ans plus tard, trois générations se relaient aux commandes de cette institution locale. Réputée pour sa charcuterie, l’adresse est connue dans tout Dunkerque, notamment pour sa recette de merguez, devenue sa spécialité.

Une production qui double l’été. Avec les premiers rayons de soleil, c’est carrément l’hystérie : les clients affluent à l’adresse rosendaëlienne et ne reculent devant aucun sacrifice pour repartir avec ce qui ravira les papilles de toute la famille. “L’été on double notre production, les gens n’hésitent pas à faire la queue devant la boutique. Et jusqu’à l’année dernière, on était obligé de refuser de nouveaux clients et de limiter les commandes des friteries et GMS avec lesquelles on travaille pour pouvoir répondre à la demande sans léser personne”, relate Julien Deguines. Petit-fils de la patronne et salarié de l’entreprise familiale depuis plus d’une décennie, il pilote aujourd’hui la deuxième implantation de l’enseigne, installée à Capelle-la-Grande, en pleine zone d’activité. Logique pour celui qui a “toujours voulu faire ça” et qui, le premier, a ressenti le besoin de pousser les murs de l’atelier. A Rosendaël, tout est fabriqué sur place, dans 150 m² sur deux niveaux, espace de vente compris. Au maximum de sa capacité l’atelier peut fournir jusqu’à 6,5 tonnes par semaine alors que pour les beaux jours, pour contenter tout le monde, il en faudrait 20 à 30% de plus. “Il n’y avait pas d’autre solution que de délocaliser la production pour être plus à l’aise et répondre à la demande”, résume Julien Deguines.

Un nouvel atelier de 600 m². Sûr de son coup, il prend les choses en main et monte son projet sur papier : “j’avais tout en tête”, précise-t-il. Puis il enrôle les femmes de la maison “qui ont compris que c’était dans notre intérêt d’avancer”, et s’attaque à la concrétisation. Son projet se matérialise donc à Cappelle-la-Grande, sur une parcelle de 5 000 m² où s’érige un bâtiment de 650 m², dont 50 m² sont entièrement dédiés à la vente. Le reste est scindé en une trentaine de pièces, dont quinze chambres froides, une salle de fabrication des produits crus, la même pour les produits cuits, une salle de refroidissement, des frigos, des bureaux, des vestiaires, etc. Y sont regroupées les activités de fabrication et production de charcuterie, (saucisses fraîches, produits cuits) et l’atelier de boucherie qui alimente le point de vente. Le tout représente un investissement d’un million et demi d’euros. “On a privilégié tout de suite l’achat pour faire quelque chose qui corresponde parfaitement à nos attentes, reprend Julien Deguines. Et on a tout de suite investi dans la surface pour ne pas se retrouver à nouveau à l’étroit. S’il le fallait, on a de la place pour se développer.

Devenir référence régionale. En attendant qu’une nouvelle extension soit d’actualité, les efforts se concentrent sur le nouvel espace Espitalier Garcia. L’avantage qu’a l’entreprise Garcia c’est son nom et sa notoriété acquise au fil des années grâce à ses produits de qualité. “Et on ne change rien, assure le maître des lieux. La production reste la même : les merguez sont attachées et calibrées à la main, les machines sont simplement plus puissantes et conçues pour apporter un peu plus de confort aux employés.” La boutique de Rosendaël, qui reste le principal point de vente de l’enseigne, conserve son atelier de découpe de viande et pourrait prochainement s’enrichir d’une activité traiteur, “des plats à emporter en vente directe”, précise l’instigateur du projet. Avec sa nouvelle adresse, la charcuterie familiale espère augmenter sa production de 50% dans les deux ans puis poursuivre une croissance annuelle de 10%. “Tout en accompagnant le développement de nouveaux partenariats, en particulier hors de Dunkerque, pour devenir la référence régionale dans le milieu de la charcuterie”, conclut un dirigeant plein d’enthousiasme.