SNCF

Devenir conducteur de train : un enseignement exigeant

Après avoir brièvement accueilli un centre de formation de conducteurs, le site SNCF d’Amiens reçoit aujourd’hui de futurs professionnels qui viennent suivre des stages pratiques tout au long de leur douze mois de formation.

Nicolas Planquart et Renaud Eggenspieler dans la cabine de conduite. (@ Aletheia Press / DLP)
Nicolas Planquart et Renaud Eggenspieler dans la cabine de conduite. (@ Aletheia Press / DLP)

« Quand vous êtes conducteur, vous avez la responsabilité de 1 200 personnes et d’un matériel d’une valeur de 11 millions d’euros. Il est donc impératif d’avoir des gens équilibrés, qui savent anticiper et qui maîtrisent les procédures », souligne Renaud Eggenspieler, conducteur à la SNCF depuis trente ans et formateur depuis dix ans. Sur le site d’Amiens, il suit attentivement des apprentis conducteurs venus effectuer leurs stages pratiques entre les modules dispensés dans les centres régionaux de Lille, Rennes, Metz… « La formation, qui est rémunérée, dure douze mois. Elle nécessite un réel engagement : il faut compter entre deux à trois heures de travail quotidien en plus de la journée d’apprentissage. En tant que formateur, nous faisons très attention au suivi des stagiaires : l’apprentissage est très dense, on ne peut pas se permettre de revenir en arrière, il est impératif de s’assurer que tout est acquis au fil du temps », poursuit Renaud Eggenspieler. 

« La responsabilité est énorme et les procédures très nombreuses. Le respect des consignes est essentiel »

Après une présentation des services, des équipes et du matériel, le stagiaire passe par un simulateur avant de conduire sous la surveillance d’un moniteur.

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1 250 trains circulent chaque jour en Hauts-de-France (@ Aletheia Press / DLP)


Des profils éclectiques

« Je n’avais pas forcément pris la mesure de tout ce qu’impliquait d’ être conducteur de train : la responsabilité est énorme et les procédures très nombreuses. Le respect des consignes est essentiel », explique Nicolas Planquart, ancien réparateur d’électroménager qui a décidé de se reconvertir. Si un CAP, un BEP ou un Bac est demandé pour intégrer ce cursus, les candidats doivent également passer des tests psychotechniques. « Les profils ont évolué, aujourd’hui nous avons des gens mieux renseignés, plus motivés. Cela se ressent sur la réussite aux examens, nous sommes actuellement proche de 100 % », note de son côté Renaud Eggenspieler. Une fois le précieux sésame obtenu, les jeunes conducteurs seront encore accompagnés avant de progressivement gagner en autonomie. « Les lignes sont différentes, les matériels également, on ne peut pas devenir conducteur en quelques mois », sourit Renaud Eggenspieler.

La sécurité avant tout

Chaque année, les conducteurs suivent entre deux à trois jours de formation, en plus de contrôles réguliers effectués par leurs chefs d’équipe. « Nous sommes très surveillés, les trains ont des boîtes noires où tout est enregistré. Chaque incident donne lieu à une analyse précise. Les procédures peuvent évoluer en fonction de cela d’ailleurs », explique Renaud Eggenspieler. L’arrivée ces dernières années de nouveaux matériels et de nouvelles pratiques a encore fait évoluer le métier. « Aujourd’hui, nous pouvons être chargés des annonces aux voyageurs par exemple. Il faut parfois gérer des situations inhabituelles en plus de la conduite, ce qui n’est pas évident. Mais notre mission reste la même : nous devons accompagner des passagers d’un point A à un point B en toute sécurité », conclut le formateur.