« Développer les boucles de la Somme et préserver son écosystème »
Elus, professionnels du tourisme, de l’agriculture et représentants d’associations se sont réunis à Bray-sur-Somme pour réfléchir au développement vertueux des boucles de la Somme.
« Notre rôle est d’amener le département à définir une stratégie territoriale afin de développer une économie globale tout en préservant les écosystèmes », explique Yves Hubert de l’Atelier Caneva-s. Ce travail s’inscrit dans le cadre du projet « Vallée de Somme, Vallée idéale ». Ce dernier a pour objectif de créer une dynamique autour du fleuve pour inciter habitants et touristes à découvrir les richesses du territoire, de Ham à Saint-Valery-sur-Somme.
Après un premier atelier en janvier dernier, le lauréat du Grand prix national du paysage 2006 était chargé de piloter une seconde rencontre, ce 15 octobre à Bray-sur-Somme, centrée sur « les boucles de la Somme ». Des décrochés qui s’étendent de Corbie à Péronne et d’Albert à Rosières-en-Santerre. « Les acteurs présents, à travers leurs regards et leurs fonctions vont nourrir la trame de cette stratégie territoriale », ajoute-t-il.
Faire cohabiter tous les points de vue
Réunis autour de quatre tables thématiques, élus, professionnels de la nature, de l’approvisionnement et du socio-culturel ont partagé leurs expériences et leurs points de vue. Parmi eux, Stéphane Chevin, maire de la commune de Le Hamel et vice-président de la communauté de communes du Val de Somme, en charge du tourisme. « Il faut que l’ensemble des communes bénéficient de la vélo-route qui longe le fleuve, même celles qui sont un peu excentrées. Il est important de proposer des itinéraires pour encourager les gens à se rendre à Bray-sur-Somme, par exemple, puisque c’est là qu’ils trouveront des commerces et des points d’accueil », observe-t-il.
L’élu évoque également les tourbières et les zones humides qui façonnent les paysages alentours, des milieux fragiles qu’il est impératif de protéger. « Tout l'enjeu est de continuer à dynamiser ces territoires tout en préservant les écosystèmes et les activités, notamment agricoles. Notre objectif est que tout le monde puisse travailler ensemble », assure Stéphane Chevin.
Redonner toute sa place à la nature
Parmi les projets évoqués lors de ce second atelier figure la réserve naturelle d’Étinehem-Méricourt. Lancée en 2020 par le maire de la commune, Franck Beauvarlet, cette initiative vise à « redonner à la nature ce que l’homme lui a pris ». « La cabanisation des marais a durablement perturbé les milieux : de nombreuses espèces animales et floristiques ont disparu », se désole l’élu. La réserve de 200 hectares, dont le réaménagement nécessitera 2,5 millions d’euros d’investissement, a bénéficié d’une dotation de 800 000 euros octroyée par le loto du patrimoine.
Une réelle fierté pour Franck Beauvarlet, qui espère finaliser la renaturation de cet espace d’ici 2026. « Cela signifie que les habitants de la commune n’auront pas à supporter le coût de ce projet. C’est une réelle chance d’avoir été lauréat du loto de la biodiversité » confie celui qui voit ces rencontres avec d’autres professionnels comme une opportunité rare. « Ces réunions sont très utiles car, en tant qu’élu, je porte une vision, mais il est très enrichissant d’écouter les acteurs du tourisme, de l’agriculture ou de la pêche », conclut-il.