Développer l’esprit d’entrepreneuriat chez les jeunes en Pays Orne Moselle

Les études successives et concordantes montrent que l’envie d’entreprendre est largement partagée au sein de la jeune génération, qu’il s’agisse d’une envie d’ordre professionnel (créer une entreprise) ou d’un souhait d’engagement (agir pour porter des projets, notamment d’intérêt général). Pour autant, les jeunes manquent de connaissance sur le sujet : les possibilités réelles qui s’ouvrent à eux comme les conditions effectives de l’entrepreneuriat demeurent assez floues. La 7e édition du baromètre CIC - Moovjee «Les étudiants et l’entrepreneuriat en 2021», réalisé auprès de lycéens professionnels et d’étudiants, l’a confirmé. Ce baromètre indique qu’à 42 % ceux-ci déclarent vouloir un jour créer ou reprendre une entreprise et 70 % souhaitent le faire à court terme après leurs études. 23 % envisagent de créer ou reprendre une entreprise pendant leurs études, ou juste après : ils n’étaient, en 2009, que 13 %.

Une majorité de jeunes veut entreprendre pour peser sur les choix sociétaux.

L'égalité femmes-hommes, motivation première

Conscients des freins (91 % jugent difficile de créer leur entreprise en étant étudiant ou à la fin de leurs études), ils sont en revanche confiants dans leurs propres atouts : leur capacité de travail, leur autonomie et leur enthousiasme, qui compensent le manque de moyens financiers, d’expérience et de confiance du marché à leur égard. Pour ces jeunes, l’entrepreneuriat est une opportunité d’agir pour le monde et de contribuer à une économie plus juste et durable. Les enjeux auxquels ils aimeraient contribuer en tant que créateur d’entreprise sont en effet en premier lieu l’égalité femmes-hommes, le bien-être au travail, et la lutte contre le réchauffement climatique. Volontaires, même face à la crise, ils se déclarent à 71 % «motivés pour prendre en main leur avenir.» 79 % relèvent que «créer son entreprise est un moyen efficace pour les jeunes de changer l’économie» et 62 % que «l’entrepreneuriat des jeunes est une nécessité pour sortir de la crise économique liée à la Covid-19.»

Éthique et valeurs collectives

Autre étude de la même veine, celle menée par l’institut KPAM. Interrogés sur la manière dont ils se projettent dans leur futur, 2 300 jeunes collégiens, lycéens et étudiants ont exprimé leur souhait d’entreprendre au sens le plus large du terme, c’est-à-dire d’être acteurs de leur vie professionnelle et privée, pour leurs proches, pour la société et pour la planète. Ils donnent un sens nouveau, propre à leur génération, à la réussite individuelle qui apparaît, pour eux, souvent éthique et associée à des valeurs collectives. S’exprimant sur la vision de leurs parcours dans 10 ans, 23,7 % abordent ainsi spontanément la question de l’engagement et du sens. Ils en font leur première ambition devant les expériences à l’étranger (21,6 %) et la réussite professionnelle ou personnelle (20 %). Les types de métiers qu’ils envisagent sont d’ailleurs liés à cette volonté d’être utiles, citant d’abord les métiers de la création, de la santé et du soin, en lien avec la nature et de l’éducation. Très peu citent le numérique et aucun la finance. On le voit à la lecture de ce panorama, les jeunes ont le goût de l’entrepreneuriat. Mais pas forcément de la culture.

Les juniors-entrepreneurs entrent dans le cadre de dispositifs de soutien spécifiques.

L'action Pays Orne Moselle porte de beaux fruits d'avenir

C’est tout le sens de l’action lancée par la Communauté de communes du Pays Orne Moselle en 2015, via le concours Be Your Boss. Le concours contribue au développement de l’esprit entrepreneurial dans les collèges et lycées. Les élèves participants présentent une idée d’entreprise ou un projet dans le high-tech, le social, le sport, l’environnement, l’art. Après une première étape de sélection, toutes les équipes finalistes se retrouvent pour la cérémonie de remise des prix. Depuis le 3 janvier, les inscriptions à l’édition 2022 sont possibles sur la plateforme : https://beyourboss.fr. Il y est demandé de remplir un dossier avec un descriptif du projet. Une fois l’inscription validée et le projet retenu (confirmation par retour de mail), le(s) participant(s) ont jusqu’au 25 avril 2022 pour déposer sur le site une vidéo de 3 minutes maximum de présentation de l’idée d’entreprise ou de projet dans le high-tech, le social, le sport, l’environnement ou l’art. Entre le 26 avril et le 4 mai 2022, le jury sélectionnera les vidéos des meilleures idées et procédera à un vote pour élire les gagnants. La grande finale se déroulera en public, sous forme de présentation vidéo des finalistes, elle aura lieu le 5 mai 2022. En somme, quel est le point de vue d’un étudiant quant à un entrepreneur ? Cette question a été décryptée l’an passé par OpinionWay. L'étude révèle qu'ils sont 51 % à affirmer que l'entrepreneur a de grandes responsabilités, 43 % le voient comme un personnage autonome, 43 % comme un preneur de risques et 41 % comme un travailleur acharné. Jeunes... pragmatiques et réalistes donc.