Deux ministres plaident pour une intelligence artificielle «fidèle aux valeurs européennes»

Rachida Dati, ministre de la Culture et Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence Artificielle et du numérique, ont fait le déplacement dans l’Aisne le jeudi 20 mars dernier, pour le lancement officiel de l’Alliance pour les technologies des langues (Alt-Edic). Hébergé dans les bâtiments de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, ce consortium européen développe des projets en faveur de la préservation du pluralisme linguistique sur fond de souveraineté numérique. 

(De gauche à droite) Rachida Dati, ministre de la Culture, Clara Chappaz, ministre déléguée à l'IA et au numérique et Fanny Anor, préfet de l'Aisne.
(De gauche à droite) Rachida Dati, ministre de la Culture, Clara Chappaz, ministre déléguée à l'IA et au numérique et Fanny Anor, préfet de l'Aisne.

«Ne jamais opposer culture et innovation», c’est le message qu’a martelé Clara Chappaz, lors de son déplacement à la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, le 20 mars dernier, date symbolique de la journée internationale de la Francophonie. Et pour en faire la preuve, la ministre déléguée en charge de l’IA et du numérique est intervenue en binôme avec la ministre de la Culture, Rachida Dati, elle aussi présente dans ce lieu emblématique de la langue française pour officialiser la rencontre de «l’intelligence des mots» et de l’Intelligence Artificielle.

Des valeurs européennes

«Notre force c’est l’Europe et la force de l’Europe c’est la diversité des langues. Les données sont à 90 % anglaises, elles introduisent une image du monde», expose Clara Chappaz, en présence des représentants de ce projet collectif qu’est l’Alliance pour les technologies des langues, dont son directeur général, Édouard Geoffrois. Et pour parvenir à «faire de l’Europe un continent de l’IA et le faire avec nos valeurs», il faut des projets comme ceux développés par l’Alt-Edic, alliance qui, créée voici 15 mois, est aujourd'hui installée dans l’enceinte de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts. L’objectif de ce consortium européen est une mise à disposition de données multilingues, «autant de données qui ne seront pas anglaises».

«On part de Villers-Cotterêts pour arriver à l’IA, symboliquement c’est fort, politiquement c’est important» Rachida Dati

Souveraineté numérique

Pour Rachida Dati, «défendre et promouvoir la langue française, c’est aussi assumer l’ambition d’en faire une langue de référence dans le développement de l’IA, au même titre que celles de nos partenaires et amis européens». Par conséquent le lancement de l’Alt-Edic à Villers-Cotterêts s’affiche comme une preuve de la détermination et de la volonté de la France d’être «à l’initiative» face aux défis de cette «rupture technologique, industrielle» et «même civilisationnelle que représente l’Intelligence artificielle», réaffirme la ministre de la Culture : «c’était notre objectif en proposant à la Commission européenne la création de cette Alt-Edic en décembre 2023».

L’Alt-Edic «une dynamique ambitieuse» 

Le lancement officiel du consortium industriel le 20 mars dernier conjointement par les deux ministres, Rachida Dati et Clara Chappaz, a clôturé une séance de travail de trois jours pour les représentants des 26 pays engagés dans la dynamique : «Alt’Edic est un outil de rencontres et de partages pour une coopération efficace autour de tous les acteurs : publics, industriels, jeunes pousses ou fleurons déjà durablement installés. Le consortium en est une illustration supplémentaire». La ministre de la Culture du gouvernement Macron a annoncé un financement de 88,3 millions d’euros pour la concrétisation des quatre projets déjà retenus par la Commission européenne, qui visent à «déployer les différents volets de cette IA fidèle à nos valeurs européennes».

Les différents acteurs publics et privés ont assisté à la signature officielle de ce consortium industriel.