"Déshonneur", "démission"... vague d'indignation après l'annonce d'Eric Ciotti
La proposition d'Eric Ciotti, patron du parti Les Républicains, de passer un accord avec le Rassemblement national en vue des législatives anticipées a suscité un vague d'indignation à gauche, dans la majorité, et jusque dans son parti, tandis...
La proposition d'Eric Ciotti, patron du parti Les Républicains, de passer un accord avec le Rassemblement national en vue des législatives anticipées a suscité un vague d'indignation à gauche, dans la majorité, et jusque dans son parti, tandis que le RN a loué un "choix courageux".
Appels à la "démission" chez LR
Même à droite la décision d'Eric Ciotti, annoncé au JT de 13H00 de TF1, a suscité une spectaculaire levée de boucliers. "Eric Ciotti n'engage que lui. Il doit quitter la Présidence des Républicains", a immédiatement publié sur X le chef des députés LR Olivier Marleix.
Plusieurs élus lui ont emboîté le pas. "Il doit démissionner. Nous sommes les héritiers de de Gaulle, Giscard, Chirac et Sarkozy", a tancé Philippe Juvin, ancien candidat à la primaire de la droite. "Nous savons désormais qu'en juin 1940, Eric Ciotti n’aurait jamais traversé la Manche" (comme le général de Gaulle, ndlr), a grondé le député LR de l'Aisne Julien Dive.
"Je n'avaliserai jamais, sous aucun prétexte, un accord avec le RN contraire à l'intérêt de la France et à notre histoire", a aussi lancé l'influent président du Sénat Gérard Larcher à ses troupes, demandant à Eric Ciotti de quitter la présidence de LR. Le chef des sénateurs Bruno Retailleau a lui accusé le patron du parti de "déloyauté", et d'avoir "menti dans un but sans doute personnel".
"On le vire", a sèchement commenté sur franceinfo Florence Portelli, l'une des vice-présidentes de LR : "il est en train de sauver sa circonscription à Nice. Ca s'appelle de la collaboration".
"Chirac est mort une deuxième fois"
Le camp présidentiel a aussi pilonné l'annonce du président de LR.
"Éric Ciotti signe les accords de Munich (de 1938, conclus avec Hitler, ndlr) et enfonce dans le déshonneur la famille gaulliste en embrassant Marine Le Pen", a dénoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur X. "Offrir à Le Pen le parti du général de Gaulle sur un plateau d’argent, la honte a désormais un nom", a tonné le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti.
"Aujourd’hui, Jacques Chirac (décédé en 2019, ndlr) est mort une deuxième fois. Et Éric Ciotti vient d'assassiner la droite républicaine", a abondé la présidente sortante de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet (Renaissance).
"Eric Ciotti porte un coup terrible à ma famille politique, la droite républicaine", a déploré la ministre de la Culture Rachida Dati, issue de LR.
Christian Estrosi, numéro deux d'Horizons et adversaire depuis des années d'Eric Ciotti dans les Alpes-Maritimes a lui jugé que ce dernier "a dévoilé son vrai visage".
"Front populaire" contre "Front national"
A gauche, le projet d'accord avec l'extrême droite a permis aux principaux chefs de partis d'appeler en retour à un "front populaire".
"L'hypothèse d'une majorité absolue pour le RN et ses alliés n'est plus une hypothèse d'école (...) Il n'y a plus qu’une seule alternative pour faire rempart aux nationaux-populistes : le Front Populaire !", a appelé sur X Olivier Faure, premier secrétaire du PS.
"La seule alternative au Front National est désormais le #Frontpopulaire", a abondé la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier.
"Le cordon sanitaire face au parti fondé par des Waffen-SS n'est plus", a déclaré la cheffe des députés LFI Mathilde Panot.
"Toutes les digues ont sauté. LR fait alliance avec le RN. Notre responsabilité : la résistance. Notre chemin : le Front populaire", a soutenu le secrétaire national du PCF Fabien Roussel.
Le RN salue un "choix courageux"
A l'inverse le Rassemblement national a largement salué la prise de parole d'Eric Ciotti.
Marine Le Pen y voit un "choix courageux", et a dit à l'AFP espérer "qu'un nombre conséquent de cadres LR le suivent".
"Eric Ciotti choisit l’intérêt des Français avant celui de nos partis", a loué le président du RN Jordan Bardella.
De très nombreux parlementaires RN ont fait de même, mais à ce stade les marques de soutien publiques venant de LR sont rarissimes. Le président des jeunes LR Guilhem Carayon a défendu un "choix du courage et du bon sens". "Notre seule boussole est l'intérêt des français", a affirmé Céline Imart, numéro 2 de LR aux européennes, apportant son "soutien total" à Eric Ciotti, tout comme la députée Christelle D'Intorni (Alpes-Maritimes).
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