Des voeux mais aussi des messages
2012 plus complexe encore que 2011 ? La liquidation de SeaFrance a gâché les fêtes des acteurs politiques et économiques de la région en général et de la Côte en particulier. La façade maritime de la région attire et aiguise les intêrets. Daniel Percheron disait que la Métropole n’était pas assez forte pour entraîner la région vers l’avenir. Les clés sont sur la Côte et se matérialisent bien dans les trois ports dont l’actualité va aller croissante pour la CCI Côte d’Opale, les élus et le Grand Port Maritime de Dunkerque.
Des messages qui passent. Un an après son élection à la tête de la toute nouvelle CCI Côte d’Opale, Jean-Marc Puissesseau a prononcé ses voeux dans l’agence territoriale de Dunkerque en présence de Daniel Percheron, sénateur du Pas-de-Calais et président du Conseil régional, Michel Delebarre, sénateur-maire de Dunkerque et Philippe Vasseur, président de la CCI de Région. Fin 2010, “il nous fallait créer une identité Côte d’Opale en pensant, raisonnant, agissant Côte d’Opale” a t-il souligné. Jean-Marc Puissesseau a rappelé les enjeux consulaires pour les territoires littoraux : “répondre aux attentes et lever les inquiétudes liées à sa création”. Distribution des rôles avec des vices-présidents dans chaque pôle de la Côte, commissions d’études “chargées de s’emparer des sujets d’actualité”, think-tank qui doit remettre des propositions dans six mois. A chacun, le président a rappelé qu’il avait une fonction. En bref, tout faire pour ne pas donner l’impression que le calaisien Jean-Marc Puissesseau avait gagné contre son concurrent le dunkerquois Dominique Naels. Aucun territoire ne devait, après l’élection de décembre 2010, sortir vainqueur contre un autre. Evidemment, Dunkerque avait un peu perdu l’habitude de ne pas diriger… Mais n’a pas gardé rancune au vainqueur ainsi que l’a rappelé, badin, Michel Delebarre à Jean-Marc Puissesseau : “Je dois reconnaître que tu as fait la plus grande partie du chemin. Mais tu venais de si loin”.
Un appel d’offres rassembleur des ports de la Côte ? La CCI Côte d’Opale aborde l’année 2012 avec une certaine crainte : gestionnaire des ports de Calais et de Boulogne-sur- Mer, l’organisme consulaire va devoir concourir à travers à un appel d’offres rendu obligatoire par une directive européenne. Le Conseil régional va lancer cet appel d’offres en 2012. A ce sujet, Jean-Marc Puissesseau s’est voulu offensif : “je souhaite réaffirmer la volonté de la CCI Côte d’Opale de rester présente dans le futur fonctionnement portuaire. Nous répondrons donc à l’appel d’offres du Conseil régional. Nous avons l’expérience, la compétence et la légitimité pour le faire et nous mettrons tout en oeuvre pour rester concessionnaire”. S’exprimant ensuite, Daniel Percheron lui a répondu : “soyez candidat à l’avenir portuaire !”. Et d’ajouter “avec la présence du Port autonome de Dunkerque”. Le président de la CCI Côte d’Opale fit la moue et Michel Delebarre projetta un avenir à trois : “Prenez la chose comme vous le voulez mais il y aura un grand port européen sur la façade Côte d’Opale. Soit nous sommes des facilitateurs, soit nous n’en sommes pas capables. Nos atouts sont répartis, il nous faut en inventer d’autres. Mais ne traînons pas trop…”. L’appel d’offres du Conseil régional semble être une opportunité à saisir. Jean-Marc Puissesseau a été plus prudent dans son discours, parlant de “collaboration” entre les ports. Le président de la CCI a rappelé les investissements que la CCI réalise dans ses ports et pointe l’objectif majeur qui se rapproche : le projet Calais 2015 dont l’enquête publique doit commencer incessemment.
La Côte d’Opale, vers un pôle métropolitain ? Le volet portuaire reste une préocuppation majeure pour la CCI Côte d’Opale : “l’année 2011 a été marquée par un contexte économique difficile”. Acrimonie entre pêcheurs hollandais et boulonnais, baisse du trafic transmanche, arrêt des bateaux de SeaFrance… Ce dernier point coûterait (en année pleine) 9 millions d’euros de perte de recettes au port de Calais… Dans le cadre du partenariat qu’entretient la CCI avec les collectivités territoriales, Jean-Marc Puissesseau a prévenu: “j’ai déjà, à plusieurs reprises, laissé entendre que nous serions amenés à revoir nos contributions à la baisse. Je peux aujourd’hui confirmer que désormais c’est plus par apport de compétences et d’expertises que nous pourrons intervenir”, les CCI territoriales n’ayant plus la main sur leur budget qui est passé à l’organisme consulaire régional. Dernier point crucial pour la poursuite de ce partenariat, la transformation du Syndicat Mixte de la Côte d’Opale vers un pôle métropolitain. Le président de la CCI soutient l’initiative qui va “permettre de dépasser le stade des études et des propositions pour devenir un acteur vraiment opérationnel”… Pour autant, la CCI ne pourra, pour raison statutaire, en faire partie. Mais fera partie du conseil de développement afférent et pourra continuer d’y défendre ses intérêts.