Des créateurs en services très spécialisés

ALSECCAM propose gardiennage numérique et géolocalisation. SOLENFI intervient sur les rachats de crédits et la renégociation de prêts à la consommation. Rencontre avec deux créateurs d'entreprises.

Mathieu Noiraud se fait l’intermédiaire entre particuliers exposés au surendettement, banques et sociétés de crédit et vendeurs de biens de consommation.
Mathieu Noiraud se fait l’intermédiaire entre particuliers exposés au surendettement, banques et sociétés de crédit et vendeurs de biens de consommation.

D.R.

Parmi les créateurs accueillis en 2014 à la ruche départementale d’entreprises de Beauvois-en-Cambrésis, en voici deux qui ont choisi le service à d’autres entreprises dans des domaines très spécialisés, qu’ils connaissent bien et collant aux réalités de l’économie d’aujourd’hui : le gardiennage et la surveillance d’un côté ; le risque de surendettement de l’autre.

Surveillance et sécurité. Richard Tiborcz, 47 ans, originaire de Belgique et habitant le Valenciennois, a créé, avec le soutien de son fils et de son épouse, la société ALSECCAM. Ingénieur industriel, il a fait jusqu’à présent toute sa carrière en Belgique, dans l’informatique tout d’abord (une multinationale américaine), puis dans «les caméras de surveillance intelligentes», comme il dit, destinées aux lieux professionnels des industries et commerces (une société franco-belge). Sa motivation ? «Je voulais être autonome dans la prise de décision. Le déclic est survenu en 2013. J’ai alors créé seul, en m’autofinançant et en m’affiliant à la chambre de commerce et à la chambre artisanale.» Son originalité ? «Proposer du sur-mesure en matière de surveillance et de prévention, tant aux grandes surfaces, industries,  sites logistiques et professions libérales.»

Ce domaine, il le sait, est délicat juridiquement : «C’est nous qui gérons pour le client tous les aspects juridiques.» Il propose en effet, selon les cas, des dispositifs sophistiqués de surveillance de la fauche (interne et externe) et des intrusions, des déplacements et interventions du personnel dans des zones de stockage par exemple, des accès d’espaces privatisés, ou encore de géolocalisation de véhicules d’entreprise en fonction des déplacements et tâches prévus. Là, Richard Tiborcz précise qu’il touche à l’informatique embarquée. Il a ajouté les systèmes veillant, par exemple, à la sécurité des lignes de production ou de locaux. «Pour cela, précise-t-il, j’ai noué des partenariats avec une société spécialisée dans l’électricité industrielle et une autre dans la protection contre l’incendie et les alarmes.»

Renégociation de prêts et rachat de crédits. Mathieu Noiraud, 36 ans, originaire de Sologne et habitant le Cambrésis, a travaillé ces dernières années dans une société de crédit où il était en charge des comptes professionnels. Auparavant, et après son BTS force de vente à Orléans, il a exercé en banque au contact direct de la clientèle. Il confie que la création de SOLENFI correspond à une «vieille idée souvent reportée» et que «c’est un notaire qui m’a aidé et s’est occupé de tout». «Quant à la Ruche, je la connaissais pour son hébergement, ses conseils et son suivi.»

Son projet consiste à venir en aide à des particuliers pris dans les filets de plusieurs crédits à la consommation, de 3 jusqu’à 17 ! Il gère actuellement vingt dossiers. Ces particuliers, il les aide, mais il agit aussi dans l’intérêt des professionnels qui veulent vendre à crédit et des sociétés de prêt qui veulent éviter les incidents de paiement. «Mon job, en résumé, c’est le rachat de crédits à la consommation avec étalement des paiements et la réunion du tout en une seule mensualité.» Il se pose aussi en apporteur d’affaires pour des professionnels. «En fait, je veux à la fois faire gagner du temps à des conseillers débordés, de banque ou de société de crédit, prendre en charge le risque de surendettement et rendre à un particulier une bonne santé financière.» Il précise qu’il ne s’occupe pas des cas extrêmes, ceux qui arrivent au stade de l’huissier ou de la saisie. L’intention de Mathieu Noiraud, dans les mois qui viennent, c’est d’être en franchise et multi-carte. Et, pourquoi pas, investir aussi le secteur de l’immobilier.