Derrière chaque étudiant peut se cacher un créateur en puissance

Mis en place lors de la rentrée universitaire 2011, le Hubhouse de l’université d’Artois se structure et a lancé avec succès depuis quelques mois un module consacré à l’esprit d’entreprendre.

Nathalie Ratajczyk et Sabrina Boussadi encadrent les porteurs d’initiatives.
Nathalie Ratajczyk et Sabrina Boussadi encadrent les porteurs d’initiatives.
D.R.

Nathalie Ratajczyk et Sabrina Boussadi encadrent les porteurs d’initiatives.

Rayonnant sur l’ensemble des pôles qui constituent l’université d’Artois (Arras, Béthune, Lens, Douai…), le Hubhouse a établi son siège à l’étage de la bibliothèque de la faculté de Béthune. Cet outil a pour vocation d’accompagner les étudiants œuvrant sur un projet de création d’entreprise. Dirigé par Jean-Christophe Nicolas, son animation a été confiée à Nathalie Ratajczyk et son assistante, Sabrina Boussadi. Rapidement, le Hubhouse s’est fondu dans son environnement, intégré tant par les étudiants que par les enseignants et les responsables de formation. «Des habitudes de travail se sont naturellement instaurées. Les étudiants n’hésitent pas à venir nous rencontrer, à parler de leurs idées. A partir de là, on peut les aiguiller, les aider, les éclairer sur les préalables que requiert la création d’une entreprise. A ce jour, nous suivons une trentaine de projets répartis sur les différents pôles de l’université d’Artois. Nous avons mis en place des personnes relais dans chaque faculté », souligne Nathalie Ratajczyk.   

Au fil des mois l’activité du Hubhouse s’est diversifiée. La fonction demeure le travail personnalisé réalisé avec chaque porteur d’initiative. Outre des ressources documentaires, les jeunes créateurs peuvent aussi recueillir de précieuses informations et une assistance dans le cadre des démarches administratives à mener, lors de la réalisation de l’étude de marché…

Des interrogations sur le choix du statut reviennent souvent avec acuité. A titre d’exemple, certains porteurs découvrent parfois que leur initiative entre dans le champ de l’économie sociale et solidaire, domaine dont ils ignoraient l’existence. 

 

Travail en interne et en externe. Jean-Christophe Nicolas et son équipe ont également monté un système de parrainage. En effet, ils ont constitué un réseau de chefs d’entreprise qui n’hésitent pas à accorder de leur temps pour conseiller ou former un jeune sur certains aspects. «Nous avons récemment organisé une rencontre entre un étudiant et un dirigeant sur la question du télémarketing. L’entretien s’est avéré constructif et les intéressés ont prévu de garder le contact. On constate l’intérêt du tissu économique local pour notre démarche», précise Nathalie Ratajczyk.   

Parallèlement, le Hubhouse s’est parfaitement intégré au réseau des professionnels de l’accompagnement de la création et de la reprise d’entreprise, tels que l’ADITEC.   

Souhaitant ratisser large, la mission du Hubhouse reste aussi de sensibiliser les jeunes qui n’ont pas forcément encore réfléchi à l’opportunité de créer leur propre activité. Dans cette optique, le Hubhouse a construit un module de formation intitulé “esprit d’entreprendre”, qui vise à assurer l’essor de la culture entrepreneuriale en Artois.

S’étalant sur 20 heures, cette formation s’adresse à l’ensemble des filières et depuis son lancement, en septembre 2012, on remarque une adhésion sans faille des professeurs : «Le module a été bien accueilli par les enseignants et les responsables de formation. Depuis octobre dernier, nous avons effectué une dizaine d’interventions.» 

 

Encourager l’initiative. Le contenu du module prend la forme d’un coaching autour d’un projet pédagogique. Lors d’une session, les étudiants forment des groupes et chacun d’entre eux doit inventer un produit et proposer un service nouveau, à destination d’une cible précise et dans un contexte défini.

«D’emblée, ils sont mis en situation, ils sont placés dans des conditions réelles de création d’entreprise. Chaque groupe doit réfléchir à un concept, le présenter rapidement devant les autres et défendre son idée devant les remarques des uns et des autres.»

Ils apprennent ensuite à réaliser une étude de marché, à réfléchir au financement, aux investissements… Ils doivent ensuite trier les données et bâtir leur affaire. Dans la majorité des cas, les équipes se laissent prendre au jeu et, au-delà des 20 heures que dure le cursus, ils s’investissent en dehors du temps scolaire. Cette expérience est agrémentée par des interventions de chefs d’entreprise, de représentants des chambres consulaires ou encore de partenaires spécialisés dans l’accompagnement des créateurs d’entreprise. 

A l’issue de la formation, les étudiants passent devant un jury afin de présenter le fruit de leur travail. Le bénéfice de cette aventure dépasse les espérances. Car, outre le fait de plancher sur des initiatives réalistes, ils nouent des contacts avec des personnes extérieures à l’université et préparent ainsi activement leur entrée dans le monde des actifs.