Gazettescope

Depuis ce lundi 6 novembre, à 11 h 25...

Les inégalités salariales entre les femmes et les hommes subsistent. La Moselle n’est pas ici épargnée. Une faible amélioration est constatée cette année… Mais pour changer ce paradigme sociétal, il faut aller beaucoup plus loin, au-delà des bonnes intentions. Dans son billet hebdomadaire, la Gazettescope se penche sur les dernières avancées en la matière, entre ce que va imposer la loi et les leviers de bons sens et du quotidien.

Plusieurs leviers sont actionnés pour réduire l'écart entre femmes et hommes.
Plusieurs leviers sont actionnés pour réduire l'écart entre femmes et hommes.

Les femmes ont commencé à «travailler gratuitement» en France depuis ce lundi 6 novembre, à partir de 11 h 25. Et, ce jusqu’à la fin d’année, selon la lettre d’information féministe Les Glorieuses, laquelle dénonce les inégalités salariales entre femmes et hommes. Depuis huit ans, elle chiffre le jour et l’heure à partir desquels les femmes «travaillent gratuitement». Cette date et cette heure symbolique ont été calculées à partir des statistiques européennes sur l’écart de salaire entre les deux sexes. Cette année, les femmes gagnent en moyenne 15,4 % de moins que les hommes, selon les Glorieuses. C’est un peu moins selon l’Insee. Mais l’écart reste conséquent : à temps de travail égal, les femmes sont rémunérées en moyenne 14,8 % de moins que les hommes dans le secteur privé. La différence peut dépasser 25 % si on prend en compte le nombre d’heures travaillées.

Des freins réels

Pour cause, plus d’un quart des femmes sont employées à temps partiel, contre 7,5 % des hommes, selon le ministère du Travail. Certes, l’écart salarial est un peu meilleur que celui de 2022, estimé à 15,8 %. Force est de constater, que la stagnation est réelle depuis presque une décennie. C’est un fait : dans nombre de métiers très féminisés - infirmières, aides-soignantes, assistantes maternelles -, les salaires demeurent faibles. Trop souvent, le salaire des femmes chute par rapport à celui des hommes à partir de la naissance de leur premier enfant. C’est ce que démontre le Prix Nobel d’économie, l’Américaine Claudia Goldin. Des statistiques, des situations, dont on ne peut bien sûr se satisfaire. Il y a aussi ce «plafond de verre» qui empêche les femmes d'accéder en nombre aux fonctions dirigeantes. Alors quelles solutions ? Sans doute, la vraie reconnaissance des compétences. Mais, sans doute également, la limitation des temps partiels et des contrats courts.

Directive européenne

Mis en place en 2018, l’index d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes est appelé à évoluer pour tenir compte des réalités présentes. Il est censé être publié par toutes les entreprises de plus de 50 salariés pour évaluer leurs performances en la matière. Parmi les leviers, rendre plus efficient cet outil serait un premier pas. Il ne résoudra pas à lui seul cette inégalité sociétale et sociale. Deux avancées majeures ont néanmoins été obtenues cette année. Selon un arrêt de la Cour de cassation du 8 mars, une salariée peut légitimement demander la communication de bulletins de paies de salariés masculins occupant des postes de niveau comparable au sien. Enfin, une directive européenne, destinée à contraindre les employeurs de l’UE à la transparence pour garantir une égalité de rémunération entre femmes et hommes, a été adoptée et devra être transposée par les États membres dans leur droit national d’ici juin 2026. On le voit, le chemin est encore long...