Meuse Attractivité

«Démystifier la problématique de l’innovation»

Quatre ans après sa création, Meuse Attractivité espère être entrée dans une ère de maturité et légitimité. Son directeur, Stéphane Lagnel, tente de mobiliser les acteurs économiques, non sans difficultés.

Stéphane Lagnel, directeur de Meuse Attractivité. © A.M.
Stéphane Lagnel, directeur de Meuse Attractivité. © A.M.

Les Tablettes Lorraines : Vous avez co-organisé avec le village by CA début octobre une rencontre avec 4 start-up. Comment est née cette initiative ?

Stéphane Lagnel : Je suis entré en contact avec le village By CA de Nancy. Nous avons alors signé une convention car nous savons que pour l’instant, il n’est pas possible d’installer un tel village en Meuse, en revanche nous souhaitions que si une start-up se crée et se développe sur notre département, elle puisse bénéficier de l’environnement village by CA pour croître. C’est un travail collectif.

Dans la continuité de notre partenariat, nous avons proposé que des start-up de Nancy ou Metz puissent venir présenter leurs activités aux acteurs économiques du territoire, que ce soient des institutionnels ou des entreprises. Quatre ont été identifiées.

Quelles sont ces quatre start-up lorraines ?

Rsight a développé une solution de recrutement alimentée par l’intelligence artificielle qui se base sur les compétences des personnes. On a lancé il y a quelques mois une opération innovante sur le recrutement de tourneurs fraiseurs et on voit que nous avons réussi à mobiliser avec cette action collective, le ciblage, les réseaux sociaux. Alors on s’est dit que cette start-up pouvait compléter notre offre. Elle devrait d’ailleurs prochainement intervenir au niveau de notre club RH.

La deuxième, Syslor, est un outil de gestion intelligente des chantiers et des infrastructures souterraines. Des entreprises de travaux publics ou des collectivités peuvent donc être séduites.

La troisième Stock Face simplifie la gestion de stocks et du parc matériel en temps réel. Et enfin la quatrième, Curionomie, propose de l’événementiel surprise à destination des entreprises.

Est-ce que des entreprises et des collectivités ont répondu à votre invitation ?

On en avait mais pas suffisamment. À l’heure actuelle, il est difficile de mobiliser les entreprises et les représentants des collectivités. À la suite d’échanges avec plusieurs industriels, on se pose une question sur le lieu d’organisation de nos manifestations. On pensait que le fait d’être installé à la gare TGV Meuse à Issoncourt, nous servirait. Or, ce n’est pas le cas. Les chefs d’entreprise qui sont dans le sud ou le nord du département expliquent que faire des allers-retours pour un petit-déjeuner n’est pas tenable. Si c’était à Verdun ou Bar-le-Duc, oui mais à Issoncourt non. On va donc en prendre compte pour nos prochains rendez-vous.

Très peu de start-up sont implantées en Meuse contrairement aux autres départements lorrains. Quelle est votre explication ?

Il faut regarder l’environnement pour expliquer cette situation. Dans les Vosges, par exemple, près d’Épinal, ils ont mis en place un service global, en Meuse, on ne parvient pas à le faire. Il faut miser sur un écosystème favorable. Si on réfléchit, les chiffres liés à la recherche & développement sont bas sur notre territoire avec des taux d’investissement immobilier importants.

On va aller vers les entreprises pour leur faire prendre conscience qu’elles peuvent travailler différemment, démystifier la problématique de l’innovation pour valoriser l’innovation d’usage. On voudrait créer un groupe, sur le modèle RH, qui sera dédié à la production.

A.M.