Territoires
Demain, Fensch et Thionvillois unis ? La réaction d’Intercom Santé 57
Si la fusion des communautés d’agglomération du Val de Fensch et de Portes de France-Thionville apparaît comme réalisable à l’horizon 2026, elle n’est pas encore effective, des étapes restant à franchir pour concrétiser le projet, lequel suscite des réactions. Celle de l’Intercom Santé 57 est des plus intéressantes et campe bien les enjeux quant au domaine de la santé. Leitmotiv : travailler ensemble pour aller plus loin.
Regrouper les communautés d’agglomération de Portes de France-Thionville et du Val de Fensch : le projet a été annoncé voilà quelques jours par les présidents des intercommunalités concernées, respectivement Pierre Cuny et Michel Liebgott. À terme, c’est une entité de 26 communes et de plus de 150 000 habitants qui est susceptible de voir le jour. Il s’agirait là d’un mariage de raison, tant les complémentarités et les interactivités existent entre les deux communautés d’agglomération. Elles sont liées aux racines du passé et à l'harmonie du présent. Surtout, cela permettrait d’optimiser les compétences et de parler d’une même force face aux défis actuels et de l’avenir : attractivité, développement économique, tourisme, éducation, santé, transitions écologique et numérique, politique de la ville, transfrontalier…
La santé des territoires
Cette fusion souhaitée par Pierre Cuny et Michel Liebgott, par ailleurs maires, respectivement de Thionville et de Fameck, devra encore avoir l’aval des élus locaux. Le projet leur sera soumis en juin prochain. Une révision du périmètre sera sollicitée en préfecture en 2023. D’ici là, les réactions ne manqueront pas. L’une d’entre elles n’a pas tardé. Elle provient d’Intercom Santé 57, espace d’information, d’éducation, de prévention et de formation des acteurs de santé du bassin thionvillois. Son président, le docteur Christophe Herfeld, détaille les atouts que pourrait avoir cette union Thionvillois-Fensch dans son stratégique secteur d’activité : «En tant que professionnels de santé du territoire nord mosellan, c’est avec un grand intérêt que nous avons appris le projet de fusion des Agglomérations du Val de Fensch et de Portes de France Thionville. Nous pouvons en effet témoigner de l’importance de disposer d’institutions fortes au niveau local sur lesquelles le monde de la santé peut s’appuyer dans un souci de cohérence d’organisation et d’attractivité. La coordination des acteurs de la santé au sein des CPTS est aujourd’hui fondamentale, notamment entre la médecine de ville et les structures hospitalières. Il est ainsi indéniable que cet enjeu est unique sur le territoire Thionville-Fensch autour de l’Hôpital Bel-Air et l’Hôpital d’Hayange, ainsi que des établissements Ambroise Paré, Notre-Dame, Sainte-Élisabeth et le Kem.»
L'implication des élus des territoires
Le professionnel de santé poursuit son propos : «La politique de santé et les instances de coordination doivent naturellement être les mêmes sur ce territoire et la définition d’une Agglomération fusionnée va donc dans le sens d’une cohérence d’organisation. L’attractivité du territoire pour des professionnels de santé sera elle aussi améliorée par cette identité unique. Face aux difficultés à attirer de nouveaux médecins, l’image d’une grande agglomération thionvilloise bénéficiera sans aucun doute d’un intérêt plus grand des professionnels. Cette identité de grand agglomération fait aujourd’hui parfois défaut alors que les jeunes médecins notamment sont attirés par les grandes villes et leur bassin. Cette identité forte et unique de l’agglomération viendra donc traduire une réalité de terrain. Elle favorisera l’organisation de la santé et permettra de mettre en avant de façon plus efficace la structuration sanitaire présente.» On le voit, les concordances, nous dirions mêmes les évidences, sont là. Pour faire bouger les lignes, dépasser les pré carré, l'implication forte des élus locaux est primordiale, pour faire avancer des dossiers et des territoires. Dans nos villes et villages, il existe du côté de cette parcelle du nord mosellan, on a choisi la voie de l'intelligence collective. Puisse-t-elle faire des émules. C'est un fait : on est sans doute plus armés pour affronter les grandes mutations de notre temps à plusieurs que tout seul. Cette impérieuse ouverture se décline du niveau le plus local jusqu'à l'échelle européenne. Car, au demeurant, l'une n'est pas si éloignée de l'autre, si des femmes et des hommes se font les porte-parole d'une coopération synergique et montrent la direction du bien commun.