Delplace usinage, une entreprise qui s’adapte

Dans la commune de Verton, 2 472 habitants, Pierre Delplace et Elodie Mamelin ont fait le bras de fer avec la Covid-19 afin d’ouvrir, avec près d’un an de retard, les portes de leur entreprise d’usinage. Fort d’une expérience de dix ans, Pierre Delplace effectue des opérations dites complexes de tournage, fraisage, mortaisage, alésage et frettage sur pièce unique qui font l’atout majeur de cette jeune société vertonnoise.

Pierre Delplace et Elodie Mamelin sont à la tête de l’entreprise. (@Delplace Usinage)
Pierre Delplace et Elodie Mamelin sont à la tête de l’entreprise. (@Delplace Usinage)

«Mon grand-père était à son compte, mon oncle est à son compte, donc j’ai toujours eu cette envie d’avoir ma propre société», explique Pierre Delplace, cogérant de Delplace usinage, installé à Verton. Ce petit-fils de forgeron, qui, dans son enfance, avait pour terrain de jeu les ateliers de ferraille, n’aurait jamais pensé qu’ouvrir une entreprise s’avérerait si compliqué.

«On a eu peur»

«Cela fait deux ans et demi que nous construisons le projet en sous-marin avec ma femme. Nous étions partis avec l’idée d’ouvrir une entreprise d’usinage dotée de machines numériques, mais la Covid s’en est mêlée. En plus, c’est vrai que les banques durant cette période étaient plus réticentes à tout type de projet. Du coup, à ce moment-là, on s’est remis en question et on a décidé d’acheter des machines conventionnelles, qui sont moins chères», témoigne Pierre Delplace en se remémorant les prémices de cette drôle d’aventure.

La pandémie a retardé le projet. Mais à cela se sont additionnés des problèmes administratifs, eux aussi imprévus. «Lors de l’immatriculation de l’entreprise, au moment de faire les papiers officiels, il y a eu une erreur dans le nom de la ville. On a dû tout recommencer et on a encore perdu du temps. Ensuite, nous avons eu quelques soucis avec la banque. Aujourd’hui tout est réglé», explique Elodie Mamelin, cogérante. À force d’adaptation et de persévérance, c’est finalement en décembre 2020 que l’entreprise fait tourner ses premières machines. «Oui, on a eu peur. Dire le contraire serait mentir. Mais on s’est accrochés et on a persévéré», raconte infatigablement Elodie Mamelin.

Un travail d’orfèvre

Chez Delplace usinage, l’heure n’est pas à la super production et aux grandes séries. Dans les 145 m² de l’entreprise, Pierre Delplace, en véritable orfèvre, réalise des pièces uniques ou de petites séries. L’adaptation ici, c’est un travail du quotidien. Réparation, modification ou création de pièces métalliques, à l'aide de ses machines traditionnelles, il effectue des opérations dites complexes : tournage, fraisage, mortaisage, alésage et frettage sur pièce unique.

«Pierre trouve toujours des solutions à tout, c’est le roi du système D. Parfois les gens viennent désespérés et Pierre arrive, leur parle, réfléchit cinq minutes et trouve la solution. Tous ceux qui ont un projet repartent d’ici ravis», répond fièrement Elodie Mamelin.

(@Delplace Usinage)

Aujourd’hui, la société travaille avec 50% de particuliers et 50% de professionnels. «J’aime ce travail car il est varié, je ne fais jamais la même pièce. Mon credo, c’est vraiment de créer ce qui n’existe pas, même si je fais aussi des choses plus traditionnelles», explique Pierre Delplace. À long terme, la société souhaite se développer et embaucher jusqu’à quatre employés, même dotés de peu d’expérience. L’objectif est d’attirer les jeunes générations vers un métier méconnu et de leur transmettre le savoir-faire de l’usinage.