De Pra Ventilation gagne localement
L’entreprise De Pra Ventilation est autant une réussite familiale que la préservation d’une certaine idée du savoir-faire français. En 28 ans, la société du Sud Toulois a bien grandi…sans perdre ses valeurs.
Parlement européen, C.h.U. de Nancy, centre Pompidou à Metz, Kinépolis de Nancy, musée du Quai Branly à Paris. Quelques-unes des très nombreuses références de la société De Pra Ventilation. «Je suis Français. Je fabrique français et je recrute français.» Olivier De Pra a la cinquantaine dynamique et n’a pas pour habitude de manier la langue de bois. C’est en fait un duo bicéphale qui veille aux destinées et au développement de l’entreprise. Mélany cogère l’affaire avec son père. De Pra Ventilation est apparue dans le paysage économique et industriel lorrain en 1987. Son crédo : la fabrication et la pose de gaines de ventilation, la tôlerie, la chaudronnerie. À cette époque, la PME a sa base d’activités à Toul. Elle déménagera six ans plus tard dans ses locaux actuels à Colombey-les-Belles. De Pra Ventilation ce sont aujourd’hui 146 salariés répartis sur la maison mère, Dijon, Strasbourg, Woippy, Mulhouse et Reims. Le groupe fait partie des leaders nationaux dans son secteur avec une zone de clientèle qui se déploie sur un large quart Nord-Est. Pour mieux comprendre la philosophie régnant ici, il faut se laisser guider par Olivier De Pra dans une visite du site de Colombey. De bureau en bureau jusqu’à l’immense atelier où s’affairent les ouvriers qualifiés tantôt sur la chaîne de montage ou sur informatique, l’unité de production est impressionnante. La technologie optimisée est peut-être le seul changement dans les procédés de confection des produits De Pra. Olivier De Pra le rappelle : «Le geste parfait et la précision humaine restent identiques à ce qu’ils étaient voilà une trentaine d’années.»
Le choix du marché intérieur
Une constance qui constitue l’un des arcs de la réussite de cette PME familiale. Un autre, essentiel, est synthétisé par le dirigeant : «Nous ne travaillons pas à l’export. Clairement, nous souhaitons favoriser une fabrication made in France. Pourquoi aller se perdre sur des marchés où nous risquerions de laisser ce qui fait notre force ?» Voilà qui tranche avec les discours louant la globalisation à tout crin. En somme, De Pra Ventilation s’inscrit dans la valorisation des savoir-faire locaux au service de l’économie nationale. Après de significatives interventions à l’Institut Jean-Lamour de Nancy, à l’hôpital Mercy à Metz, chez Safran à Commercy, De Pra Ventilation ose un nouveau challenge : travailler avec des centrales nucléaires. Olivier De Pra insiste sur un point qui est l’un des traits de sa société : «Nous avons un personnel fidèle. Certains de nos salariés sont très anciens dans l’entreprise. Il est important qu’ils transmettent leur expérience à des jeunes. C’est pour cela que nous croyons beaucoup à la voie de l’apprentissage.» Olivier De Pra a lancé fin janvier la société Toul’ Box sur une observation pertinente : «Il n’y a pas sur le Toulois de structures type Quartier des Entrepreneurs comme à Lunéville ou Médiaparc à Nancy. Nous avons aménagé notre site d’origine, d’anciennes subsistances militaires, pour accueillir des entreprises (six actuellement). Toul’ Box vient compléter ce service de solution immobilière en proposant une possibilité de stockage multi-tailles.» Olivier De Pra, de conclure, avec des accents militants : «Le contexte de crise impacte beaucoup d’entreprises. Alors, ce n’est peut-être pas la peine d’en rajouter avec une taxation si lourde ! N’empêche, avec de la stabilité et notre choix du made in France, nous gardons le cap.»