De l'intelligence des flux...
De retour du salon Entreprises et Territoires, la société ISE fait connaître de nouvelles compétences qui élargissent son activité professionnelle. Rencontre avec Pascal Bach, son repreneur dirigeant.
Entreprise d’installation électrique de la zone Marcel-Doret à Calais, ISE a été reprise en 2011 par un ancien cadre de la Socotec qui dirigeait les bureaux d’Arras et de Calais. «J’avais envie depuis quelque temps de reprendre une entreprise», indique le quadragénaire. En quelques années, il a imprimé sa marque : ISE est passée du service à l’industrie au «service aux services». Une migration sur des compétences voisines due à une mono-activité. En quatre ans, le chiffre d’affaires s’est réduit de plus de la moitié et les effectifs suivaient la même pente. L’entreprise emploie aujourd’hui huit personnes sur deux structures. «A la reprise, l’entreprise n’avait qu’un client : la raffinerie Total qui a fermé… On a dû tout reprendre à zéro», raconte le dirigeant. Prospections, diversification, Pascal Bach prend de la distance avec son sujet et s’interroge : «Je viens du contrôle, de l’instrumentation, alors j’essaie de comprendre comment on consomme, dans quelles proportions, sur quelles périodes, pour quels usages, etc.» L’efficience dans les consommations de flux et d’énergie l’amène à créer Oxynergy, concepteur et applicateur de solutions. Sa nouvelle cible : les bâtiments tertiaires.
«1 degré, c’est 7% d’énergie». Ne pas seulement observer mais «comprendre comment on consomme». Ensuite ? «On instrumente le bâtiment pour voir de plus près, en continu. Ce qu’on cherche, ce sont les mini-pics de consommation qui se répètent. Le plus gros des économies est très souvent là. Et avec de simples attitudes comportementales, on efface une belle partie de la facture», explique Pascal Bach. La mise en évidence des faiblesses d’un bâtiment indique les opérations à mener. Labellisé «EcoXpert» et s’appuyant sur le groupe Schneider, Oxynergy pose des compteurs-automates qui reproduisent les courbes de consommation, des graphiques à façon dont les paramètres peuvent être très différents selon les usages. Quant à la permanence d’éclairage dans les pièces, «une diminution programmée des éclairages selon l’intensité de la lumière du jour peut s’avérer très conséquente». Au rayon chauffage, Pascal Bach rappelle : «1 degré, c’est 7% d’énergie en moins. Les salles de réunion chauffées à 21° toute la journée, vous imaginez à l’année !», pointe-t-il. Oxynergy assoit son développement sur une grande partie de la chaîne de valeur : conception et pose. De l’installation traditionnelle, ISE se positionne désormais comme sous-traitant de sa petite sœur Oxynergy. «Plus généralement, on travaille sur la problématique de l’intelligence des bâtiments. Ce qu’on appellait la domotique il y a 30 ou 40 ans… Il faut bien considérer que depuis 50 ans, nos installations électriques sont basées sur les mêmes matériaux. Il se passe en électricité ce qui s’est passé dans la téléphonie il y a 20 ans», explique-t-il encore.