De la franchise dans l’intelligence économique

« Bernard Carayon, ancien député du Tarn et spécialiste des questions relatives à l’intelligence économique ».
« Bernard Carayon, ancien député du Tarn et spécialiste des questions relatives à l’intelligence économique ».
CAPresse 2013

Bernard Carayon, ancien député du Tarn et spécialiste des questions relatives à l’intelligence économique.

 

Encore absconde pour de nombreux chefs d’entreprise, l’intelligence économique reste un domaine où il faut sensibiliser. A travers une conférence-dîner à Dunkerque, le 6 novembre dernier, la CCI Côte d’Opale a abordé la problématique. Ils étaient un peu moins d’une centaine à s’être déplacés pour écouter et questionner Bernard Carayon, ancien député UMP du Gard et avocat. Dans la salle du bâtiment consulaire dunkerquois, quelques membres du club intelligence économique Sothys préparaient leurs questions sur un sujet «longtemps sulfureux. Une guerre sans image et sans visage», selon Bernard Carayon. «Je ne suis pas venus vous parler de la mondialisation des libéraux naïfs, pas plus que celle des altermondialistes. (…) L’intelligence économique, c’est forcément un supplément qui va au-delà de l’intérêt purement marchand. La patrie, c’est ce qui reste à ceux qui n’ont plus rien disait Jaurès», a introduit l’expert. Bernard Carayon est l’auteur d’un rapport «Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale» (La Documentation française 2003) qui a alerté fortement l’opinion sur l’espionnage économique qui dépèce nos savoirs-faire. En pleine polémique sur nos amis anglo-saxons, l’ancien parlementaire n’a pas craint d’être franc : «Le libéralisme, c’est l’intérêt des Etats-Unis. Ce n’est pas idéologique, ça les sert tout simplement. Nous sommes en France d’une énorme naïveté. (…) La plus grande astuce du diable, c’est de vous faire croire qu’il n’existe pas !» Une tactique éventée avec l’affaire Snowden. Reste à la France à mieux se prémunir contre l’espionnage économique et à prendre pied plus solidement dans le monde de l’information et des ONG. Autre exemple : «Lockheed Martin a créé l’ONG Transparency International, une agence complètement bidon dont les chiffres dénonçant les pays corrompus sont repris par tous les médias. C’est un indice pour discriminer les concurrents…»