De l’autre côté du Channel…

Législatives : le pari raté de Theresa May. La Première ministre britannique a perdu la majorité absolue à la Chambre des communes lors des élections législatives du 8 juin 2017. Theresa May avait appelé à des élections anticipées, alors que les sondages étaient favorables pour le parti conservateur, afin d’accroître sa majorité au Parlement dans le but de renforcer sa force de négociation face à l’Union européenne dans le cadre du Brexit. Arrivant tout de même en tête, les conservateurs n’obtiennent que 317 sièges (sur 650 au total), soit 13 de moins qu’avant les élections, alors que les travaillistes en gagnent 30 pour atteindre 262 sièges. Malgré cette débâcle, Theresa May se maintien à son poste de Première ministre, notamment grâce à l’imminence du début des négociations. A l’instar de l’ancien Premier ministre David Cameron, qui avait demandé un référendum sur le Brexit pensant le remporter facilement, Theresa May perd à son propre pari.

Le temps de l’incertitude, néfaste pour les affaires. L’échec du parti conservateur aux élections législatives pourrait retarder, ou du moins perturber, le début des négociations entre le gouvernement britannique et l’Union européenne quant au Brexit qui doivent commencer le 19 juin prochain. Selon l’agence de notation Moody’s, il n’est pas impossible que la notation de crédit du pays se dégrade dans le futur, ce qui augmenterait pour le Royaume-Uni le coût pour emprunter de l’argent. Il apparaît alors un risque de déficit budgétaire pour les années à venir. Surtout que le bon résultat du parti travailliste peut être interprété comme un vote contre l’austérité, pouvant induire à une augmentation de la dette publique. Cependant, ces résultats peuvent inciter Theresa May à s’orienter vers un Brexit plus doux, avec la possibilité de se maintenir au marché unique, ce qui améliorera les prévisions économiques. L’instabilité politique présente outre-Manche ne peut qu’affaiblir l’environnement des affaires ainsi que la confiance des consommateurs.

Incertitude qui continue à faire chuter la livre sterling. Dès les premiers résultats des élections législatives, le cours de la livre sterling a chuté de deux points face au dollar américain. Après une légère reprise au cours du week-end, la monnaie britannique a de nouveau baissé, les investisseurs étant inquiets à cause de l’incertitude quant aux futures négociations suite au fiasco des élections du 8 juin dernier pour les conservateurs. Depuis le référendum en faveur du Brexit il y a un an tout juste, la livre sterling a perdu plus de 14% de sa valeur face au dollar.

Campagne pour la première production de single malt à Édimbourg depuis 90 ans. La distillerie Holyrood a lancé une campagne de financement de 5,5 millions de livres, soit 6,2 millions d’euros, afin d’ouvrir une nouvelle distillerie au cœur de la capitale écossaise. L’usine, qui produira le premier whisky single malt à Édimbourg depuis 90 ans, sera aussi visitable par les touristes. L’investissement permettra de rénover le bâtiment de l’Engine Shed, vieux de 180 ans, ainsi que de commencer la production. La firme souhaite commencer à distiller le whisky d’ici fin 2018 afin de les commercialiser en 2021. Elle se dit confiante dans l’opportunité que représente la distillerie en étant aussi un centre de visite dans la très touristique ville d’Édimbourg.

Baisse de la consommation annuelle. Pour la première fois depuis quatre ans, les dépenses de consommation ont diminué annuellement. La baisse de -0,8% entre mai 2017 et le même mois de l’année précédente reflète la réaction des ménages face à la hausse des prix et au ralentissement de la croissance des salaires. D’après l’indice des prix à la consommation Visa, les plus fortes baisses ont été enregistrées dans le secteur des transports et de la communication (-7,9%), de l’habillement (-5,2%) et en biens ménagers (-4,1%). Cet indice des prix analyse les dépenses sur les cartes bancaires Visa qui sont réajustées pour refléter l’environnement global. La pression sur la consommation devrait empirer au cours des prochains mois, dans la mesure où la Bank of England prévoit une augmentation encore plus rapide des prix à la consommation.