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De ferme en ferme, le CIVAM trace son sillon
Loin des barquettes aseptisées des supermarchés où la viande et les fruits se morfondent, le CIVAM (Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) se fait fort de redonner de la couleur et du goût à nos assiettes.
La Ferme des Z'Ailes privilégie une agriculture raisonnée.
Nés dans les années 1950 d’un mouvement initié par l’Association nationale des maîtres et maîtresses agricoles (ANMA) et la Ligue française de l’enseignement (LFE) pour contribuer à la diffusion et à la vulgarisation du progrès agricole et des avancées agronomiques, les CIVAM se sont détachés de l’enseignement et s’affirment aujourd’hui en tant que structures agricoles sources d’innovations et de réflexions autour de valeurs partagées. Dans ces valeurs, on retrouve la préservation de l’environnement, le respect des terroirs, la qualité des produits, le modèle énergétique et la cohésion sociale du monde rural. Les CIVAM comptent 135 groupes locaux dans 17 régions et environ 10 000 adhérents. Dans le Nord-Pas-de-Calais, le siège est situé au centre de formation horticole à Lomme et compte 52 agriculteurs-éleveurs adhérents, aux productions très diverses.
Des actions sensibilisatrices. Tout au long de l’année, des actions sont mises en œuvre pour dynamiser ce secteur.
L’objectif prioritaire est d’encourager les circuits courts, de construire avec le consommateur l’agriculture de demain en l’encourageant à consommer les produits locaux et en respectant la saisonnalité des productions. Fin avril, le Centre de Lomme organisait des portes ouvertes dans des fermes de la région. Plusieurs se sont portées volontaires pour accueillir le public pendant deux jours. Pour identifier les fermes participantes, un partenariat a été conclu avec les écoles des villages pour réaliser un épouvantail, mascotte de l’événement. Aussi trônait-il à la Ferme des Z’Ailes à Zutkerque, où une dizaine d’enfants ont été accueillis par les propriétaires, membres de l’association «Le Savoir vert», Brigitte et Claude Lacheré. «Il faut faire de la diversification. C’est le seul moyen pour arriver à se développer», expliquent-ils. Repreneur de la ferme en 1996, Claude Lacheré, adhérent à la coopérative des volailles de Licques, élève près de 10 000 volailles par an, à quoi s’ajoutent des vaches allaitantes et la vente de veaux exclusivement nourris sous la mère. Blé, lin, pois et betteraves à sucre emplissent ses 44 hectares. «Je vends uniquement au détail et ça me convient bien», précise l’exploitant.