Dans les "coulisses" du grand lessivage du métro, défi du quotidien décuplé pour les JO

Un matin ordinaire au centre de maintenance RATP de la ligne 14 à Saint-Ouen, près de Paris: sept agents récurent un métro du plafond au sol - et non l'inverse -, trois semaines avant l'effervescence des JO qui seront un...

Un employé nettoie une voiture du métro de la ligne 14, le 2 juillet 2024 à Saint-Ouen,près de Paris © Alain JOCARD
Un employé nettoie une voiture du métro de la ligne 14, le 2 juillet 2024 à Saint-Ouen,près de Paris © Alain JOCARD

Un matin ordinaire au centre de maintenance RATP de la ligne 14 à Saint-Ouen, près de Paris: sept agents récurent un métro du plafond au sol - et non l'inverse -, trois semaines avant l'effervescence des JO qui seront un défi majeur pour la propreté dans les transports franciliens.

En préalable à l'opération de nettoyage, Jonathan, chef d'équipe et "agent coupeur", s'était assuré de la mise hors tension de la rame, alimentée lorsqu'elle roule par 750 volts, avant de donner le feu vert aux employés du prestataire Onet.

Vêtus de gilets orange fluo, deux hommes lavent à grande eau et savon l'extérieur des voitures tandis que cinq autres s'affairent à l'intérieur avec chiffon, grattoir, seaux et balais. 

Ce récurage en profondeur des huit voitures va durer plusieurs heures. Baptisé "nettoyage patrimonial", il intervient toutes les deux semaines et s'ajoute aux interventions propreté moins poussées effectuées au quotidien en stations.

"On procède toujours du haut vers le bas, le sol en dernier, c'est ultra-complet. Je fais d'abord un état des lieux pour prioriser les missions en fonction de l'état de la rame et voir s'il y a plus de boulot sur le sol ou les assises par exemple", explique le chef d'équipe à l'AFP.

"Pour les fauteuils, on utilise un produit détachant qu'on pulvérise. Sur les grosses taches on passe plus de temps mais on doit quasiment rester sur du nettoyage à sec car il ne faut pas que ce soit humide, la rame va repartir ensuite en service", complète Olivier Guenard, directeur régional propreté transports d'Onet, un des cinq prestataires de nettoyage qui travaillent pour la RATP.

Les incivilités qui donnent le plus de fil à retordre? Les chewing-gums, qu'il faut gratter "sans abîmer le support", ou les graffitis à l'intérieur des rames qui sont particulièrement coriaces à effacer, notamment "ceux aux encres foncées" dessinés "sur le sol clair" des voitures, explique Sylvain Laurens, responsable d'exploitation chez Onet.

Sacré défi

Au total, 300 agents de ce groupe de services travaillent pour la RATP, parfois de jour comme pour la ligne automatisée 14, mais aussi beaucoup de nuit, entre 22H00 et 05H00 du matin.

"On est un métier de coulisses. Mais le fait d'avoir certaines prestations en journée fait que les voyageurs croisent nos agents, et le regard sur la propreté change", estime Olivier Guenard.

C'est également en journée qu'interviendront la centaine de personnes supplémentaires mobilisées par Onet pour le réseau RATP pendant les Jeux olympiques et paralympiques, période cruciale pour les transports publics qui devront absorber un flux important de spectateurs français et étrangers.

Actuellement, "ce sont 1.650 agents de propreté sur le réseau RATP qui travaillent de jour et de nuit, toutes entreprises confondues. 

Pendant les JO, les moyens seront multipliés par trois dans les stations, gares et métros les plus fréquentés, avec des horaires étendus prenant en compte les compétitions", indique Delphine Bürkli, administratrice de l'autorité des transports Ile-de-France Mobilités (IDFM) et maire du 9e arrondissement de Paris, présente ce jour-là sur le site de maintenance des Docks de Saint-Ouen.

"Concrètement, plus de personnes seront présentes pour les opérations de nettoyage; il s'agira de gagner en efficacité" et ainsi "intervenir en moins d'une heure pour régler par exemple un bris de glace ou un problème de tag" qui aura été signalé par un usager via un QR Code, renchérit Racha Lefèvre, cheffe de projet Jeux olympiques et paralympiques pour la RATP. "C'est un sacré défi!"

Elle met en avant le fait que "la première chose que l'on voit quand on rentre dans notre réseau, c'est l'état des espaces, des sièges, des trains. Nous avons envie et besoin de donner une bonne image de la RATP et des transports en commun".

Et comme chaque détail compte, Racha Lefèvre indique également que plus de 80 "capteurs d'odeurs" supplémentaires seront déployés dans les stations pour les JO (en plus des quelque 300 déjà installés). "Le principe est de capturer les mauvaises odeurs en laissant une sensation d'hygiène et de fraîcheur."

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