Dans l'Audomarois, l'emploi se porte bien

François Decoster et Christian Abrard ont pris la parole lors du salon de Longuenesse – qui a attiré près de 3 000 personnes – pour annoncer de bonnes nouvelles...
François Decoster et Christian Abrard ont pris la parole lors du salon de Longuenesse – qui a attiré près de 3 000 personnes – pour annoncer de bonnes nouvelles...
D.R.

François Decoster et Christian Abrard ont pris la parole lors du salon de Longuenesse – qui a attiré près de 3 000 personnes – pour annoncer de bonnes nouvelles...

Dans le Pays de SaintOmer, l’emploi connaît une reprise durable. C’est du moins l’avis de la plupart des acteurs économiques, et plus particulièrement de Pôle emploi, qui annonce des chiffres particulièrement bons. “Le chômage a reculé de 2,7 % dans l’EPCI de l’Audomarois”, lance Muriel Savary, directrice de l’agence Pôle emploi de Longuenesse. Et la baisse est vraisemblablement partie pour durer, puisque celle-ci s’étale sur plusieurs mois. “Les premiers mois, on reste prudent, indique le sous-préfet de Saint-Omer, Vincent Abrard, lors d’une prise de parole publique au Forum de l’emploi, à Sceneo, le 12 mai. Si la baisse s’étale sur trois mois, on commence à prendre confiance…” Depuis novembre, la baisse est continue et très significative : chez les jeunes, une baisse annuelle de plus de 15% a été enregistrée. Dans la région, le taux de chômage baisse aussi, mais de façon largement moins sensible : entre 5 et 6% environ. Sur la même période, à la communauté d’agglomération de Saint-Omer (CASO), la baisse est de 2,7%.

Une conjoncture favorable ? La reprise est portée à la fois par le regain d’activité à la cristallerie à Arques, par les 200 emplois créés sur la Porte-Multimodale-de-l’Aa et par “l’artisanat, les PME et les contrats de développement” selon François Decoster, président de la CASO. Tous les secteurs ou presque sont concernés : le commerce, l’industrie, l’aide à la personne, les services… Seul le BTP semble peiner encore quelque peu. Le Conseil régional n’est pas étranger à ce début de reprise : “l’aide à la mobilité mise en place par la Région a été importante, poursuit l’édile.
Les entreprises sont engagées dans ce processus.” Entreprises, Communauté d’agglomération, sous-préfecture et Région, tous ont donc avancé main dans la main pour trouver des solutions. Avec comme priorité , bien sûr, l’emploi des jeunes. “C’est la tranche de la population qui est la plus touchée par le chômage, continue François Decoster. La recherche d’un premier emploi n’est jamais facile.” Les sceptiques diront que les radiations n’y sont pas pour rien. De son côté, Muriel Savary infirme : “Pôle emploi n’a pas changé son fusil d’épaule. Nous ne radions pas davantage d’inscrits. Il y a eu une reprise d’activité à travers l’intérim avant novembre. Là, on en voit les effets.”

Des obstacles. Les problèmes existent toutefois dans cette conquête du plein emploi, qui semble tout de même plutôt lointain – le taux de chômage de catégorie A est de 12,3% et 1 500 jeunes de l’EPCI sont à la recherche d’un emploi. “L’offre est parfois en décalage avec la demande, indique un conseiller Pôle emploi rencontré sur place. Les postes les plus recherchés par les candidats sont les postes dans l’administration, le tertiaire, les caristes, le nettoyage. Alors que pour trouver quelqu’un qui veut se former aux métiers de bouche, il faut se lever tôt”, confie-t-il. L’industrie, le bâtiment, la couverture, l’hôtellerie sont, pour le conseiller, des métiers en tension : “Il n’y a pas beaucoup de candidats par rapport à la demande que l’on a.” Autre problème : la mobilité. Les chercheurs d’emploi ne seraient pas suffisamment mobiles pour trouver un emploi facilement. Il y a aussi un écart de compétences entre ce qui est demandé et les CV proposés. Comme le disait le président de la République il y a quelques semaines, “ça va mieux”… Mais la route est encore longue.

Corentin ESCAILLET