Dans la Somme, l’artisanat se développe

« Ce soir, nous avons décidé d’être volontairement provocateurs en nous demandant si l’artisanat avait encore un avenir dans nos territoires », sourit Stéphane Baillet, directeur de la formation à la Chambre des métiers et de l’artisanat des Hauts-de-France. Cette interrogation était au cours des Rencontres territoriales de l’artisanat organisées à Amiens, le 9 avril. Selon les derniers chiffres présentés, la réponse est oui. Malgré des années moroses, le département compte 12 631 entreprises artisanales, soit une progression de +8% sur un an et de +50% depuis 2017. « Ce sont des chiffres très encourageants qui montrent bien que l’artisanat se développe très fortement sur notre territoire », se réjouit Stéphane Baillet.

Un secteur en progression

Cette progression se retrouve aussi bien dans l’arrondissement d’Amiens, qui compte 6 136 entreprises artisanales, qu’à Péronne, qui accueille 2 312 structures. « Sur ces deux territoires, on enregistre également une hausse de 8% sur un an. Ce qui est intéressant, c’est aussi le chiffre de la densité artisanale. La moyenne départementale s’établit à 222. Elle est de 201 à Amiens et de 246 à Péronne. On trouve davantage d’artisans, de services de proximité sur ce secteur rural, c’est un signe très fort », pointe Stéphane Baillet.

Si le nombre de salariés se maintient aussi bien dans l’alimentation, les services et le bâtiment, c’est une autre donnée qui attire l’attention : la pyramide des âges des dirigeants. Dans la Somme, ils sont plus d’un quart à avoir plus de 55 ans. « C’est un moment charnière où il faut penser à la suite, à la cession de son entreprise ou s’engager dans un projet de reprise », préconise-t-il.

Privilégier l’apprentissage

L’avenir de l’artisanat est incontestablement incarné par les apprentis qui s’engagent dans ces métiers de proximité et non-délocalisables. À l’image de Manon Sigu, 19 ans qui, après un CAP coiffure est actuellement en mention complémentaire à l’IREAM d’Amiens. « J’aime la coiffure depuis que je suis toute petite, je suis vraiment là où je voulais être », sourit celle qui vient de décrocher la troisième place à un concours régional. « C’est vraiment une fierté de transmettre mon savoir-faire, d’accompagner les futurs coiffeurs à monter en compétences. C’est une évidence pour moi », confie, de son côté, Aurélie Vauchelle, à la tête du salon Cizo Coiffure à Amiens. En dix-huit ans d’activité, elle a ainsi formé dix apprentis.