Stratégie

Dans l'Aisne, les buralistes encouragés à réinventer leur métier

Les buralistes de l'Aisne souhaitent accélérer leur transformation. Pour compenser la baisse des ventes de tabac, la Confédération des buralistes incite ses adhérents à solliciter des aides afin d'adapter leur commerce, proposer de nouveaux produits et attirer de nouveaux flux de clientèles.

Christophe Gonzalez, Roman et Philippe Coy, respectivement président de la Confédération des buralistes de l'Aisne et de la Confédération nationale, entourent Augustin Hernandez du tabac Lamartine à Soissons.
Christophe Gonzalez, Roman et Philippe Coy, respectivement président de la Confédération des buralistes de l'Aisne et de la Confédération nationale, entourent Augustin Hernandez du tabac Lamartine à Soissons.

Les buralistes s'engagent dans une transformation de leurs commerces. Alors que les ventes en volume de tabac sont à la baisse, conséquence des hausses de taxes imposées par l'État, les buralistes souhaitent réinventer leur métier. L'objectif est avant tout de maintenir ouverts la grande majorité des 23 300 points de vente de tabac présents en France. 

« 75% de ces points de vente sont des bars-tabac, ils représentent 80 000 emplois, attirent 10 millions de clients chaque jour et pour 40% d'entre eux, sont situés dans des communes de moins de 3 000 habitants, rappelle Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes, en déplacement à Soissons et à Laon. Ce sont de véritables commerces de proximité, répartis sur tout le territoire, considérés comme essentiels à la vie de nos villes et villages. »

En 2018, la profession a décidé d'engager un grand plan de transformation, articulé autour d'une évolution stratégique des activités commerciales. Ce premier plan signé avec l'État a permis d'accompagner 20 établissements de l'Aisne sur les 211 que compte le département, selon Jean-Charles Flament, conseiller entreprise à la Chambre de commerce et d'industrie de l'Aisne. 

« Nous devons devenir le drugstore du quotidien des Français »

Il s'agit à chaque fois de revoir le parcours client, de repenser l'éclairage de la boutique afin de la rendre plus conviviale ou encore de développer la gamme de produits et de services : cigarettes électroniques, vente de boissons, de snacking et de produits locaux, possibilité de retrait d'argent, création d'un rayon papeterie, service de relais colis, paiement des impôts...

« Nous devons devenir le drugstore du quotidien des Français, changer l'image vieillissante du métier de buraliste et transformer le réseau », souligne Philippe Coy. Après le premier plan de transformation du réseau qui a permis de subventionner la transformation de 4 426 buralistes, un second acte a été signé avec l'État pour 2023-2027 doté de 100 millions d'euros sur cette période.

Au tabac-presse Lamartine à Soissons appartenant à Augustin Hernandez, environ 100 000 euros de travaux ont été réalisés pour moderniser le point de vente. Avec le fond de transformation, une subvention de 30% de ce montant a pu être accordée. « Bien sûr, il faut tout de même avoir les moyens de faire cet investissement mais je suis content de l'avoir fait pour moi, pour me relancer et puis pour mes clients qui sont très contents et qui me disent « merci de ce que vous avez fait pour nous », ce qui m'a marqué », explique Augustin Hernandez.

« Cette modernisation vise à être moins dépendant du tabac, un sujet que nous avons beaucoup trop défendu fût un temps, tout en prenant du retard sur la cigarette électronique », admet Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes. Dans l'Aisne, une accélération de la transformation du réseau est souhaitée.

Le tabac Lamartine à Soissons a été entièrement rénové et a bénéficié pour cela d'une subvention du fonds de transformation.