Convention
Dans l'Aisne, la lutte s'organise contre les malveillances visant les câbles Internet et les antennes mobiles
La préfecture de l'Aisne et les opérateurs de télécommunication Orange, SFR, Bouygues et Free ont signé une convention de lutte contre les malveillances visant les réseaux de télécommunication. Si le département n'est pas le plus touché par ces faits, des vols de câbles en cuivre sont tout de même régulièrement constatés et impactent de nombreux foyers et entreprises.
Qui n'a pas connu de coupure intempestive du réseau Internet alors qu'il travaille ou télétravaille et qui n'a pas été impacté par une panne de réseau mobile ? Souvent, ces coupures sont causées par des actes de malveillances ou par l'arrachage de câbles pour en récupérer le cuivre et le revendre.
Pour prévenir ces vols, mais aussi pour interpeller les auteurs et les punir, la préfecture de l'Aisne, les forces de police et de gendarmerie et les opérateurs ont signé une convention afin de permettre une plus grande coopération entre ces acteurs. Il s'agit d'une déclinaison locale d'une convention nationale signée en mars 2021 entre le ministère de l'Intérieur et les opérateurs. L'Aisne est le deuxième département des Hauts-de-France à la mettre en œuvre, après l'Oise.
Vingt vols de câbles depuis janvier 2021 dans l'Aisne, trois cet été
« Nous avons constaté 180 vols de câbles en 2022 dont les trois quarts ont lieu en région lilloise, précise Gautier Bezeau, attaché de presse pour Orange en Hauts-de-France. Ailleurs, l'Oise a été beaucoup touché avec une centaine de vols en 2019 mais cela a reflué à partir du moment où une convention a été signée avec la préfecture. Dans l'Aisne, Villers-Cotterêts a été touchée cette année et cela a impacté plus de 400 foyers. On a une vingtaine de vols ou de tentative de vols de câbles depuis janvier 2021, ce qui a privé près de 5 000 foyers de moyens de communication. Et il y en a eu trois rien que pour cet été 2022. »
Vols de câble cuivré donc, armoires vandalisées, antennes mobile endommagées, impactent de nombreux foyers, entreprises et organismes publics régulièrement. « Les auteurs de ces infractions vont aller cibler des câbles ADSL en plein champ, ils vont sectionner en deux endroits, et derrière, il y a des coupures de réseau pour les usagers pendant 24 ou 48 heures et parfois même des jours et des semaines, explique Gautier Bezeau. La raison, c'est que nous n'avons pas forcément de stocks de câbles, que certaines sections n'existent plus, qu'il faut acheminer le matériel jusque là et qu'il faut avoir les techniciens pour intervenir. Dans un câble cuivre, il y a 3 600 fils, s'ils sont sectionnés, il y a autant de soudures à refaire donc cela prend du temps. »
Renforcement des patrouilles
Pour les opérateurs, il est donc temps de limiter au maximum ces vols qui ont un coût non négligeable. Ils peuvent aussi avoir des conséquences dramatiques puisque les personnes âgées par exemple, se retrouvent privées du dispositif de téléalarme en cas de problème à domicile (chute, malaise...).
« Nous ne sommes pas tellement un département exposé aux actes de malveillance mais il y a une délinquance d'appropriation de câbles, de métaux et notamment du cuivre ou encore de la fonte qui protège les équipements, convient Thomas Campeaux, préfet de l'Aisne. Nous n'avons pas eu le cas de concitoyens qui ont exprimé une opposition, par exemple, à l'installation d'antennes 5G mais il y a plutôt des gens qui s'opposent aux choix des emplacements des antennes mobile, à proximité des écoles et des habitations. »
Avec cette convention, les forces de l'ordre vont renforcer les patrouilles aux abords des sites sensibles comme les antennes relais. « Ces faits de vols ou tentatives de vol ont lieu la nuit, dans des zones reculées, ce qui rend complexe leur élucidation, témoigne Alexandre Sage, commandant en second du groupement de gendarmerie de l'Aisne. Nous avons tout de même réussi des interpellations en flagrant délit comme à Hirson en début d'année. »
À noter que TDF qui détient plusieurs sites importants en France, servant notamment à émettre la Télévision numérique terrestre (TNT) est également signataire de cette convention. « Nos sites sont protégés, ils ont été renforcés avec l'installation de caméras de sécurité, il y a aussi un contrôle strict des accès, explique Jacky Douillet, responsable des infrastructures de TDF dans les Hauts-de-France. Pour le moment, nous n'avons pas eu d'incidents à part sur les sites de Marseille et de Limoges où des incendies volontaires ont été commis. »