Finances

Dans l’Aisne, des fonds supplémentaires de la part de l’État

Le Département de l’Aisne va faire partie d’une quinzaine de département les plus démunis à bénéficier d’un fonds exceptionnel de la part de l’État. Une enveloppe de 250 millions d’euros dont 15 à 20 millions pour l’Aisne qui vont venir soulager les finances de la collectivité. Celle-ci se trouve comme d’autres départements en difficulté financière. Nicolas Fricotaux, président du Conseil départemental, en appelle à une réforme profonde du panier de ressources de ces collectivités et à une meilleure prise en compte des spécificités de chaque territoire.

Nicolas Fricoteaux, président du Département de l’Aisne, a reçu une bonne nouvelle de la part de Matignon pour son budget mais veut voir plus loin.
Nicolas Fricoteaux, président du Département de l’Aisne, a reçu une bonne nouvelle de la part de Matignon pour son budget mais veut voir plus loin.

Pour une quinzaine de départements parmi les plus pauvres, la nouvelle va faire l’effet d’un immense soulagement. Un fonds de soutien exceptionnel vient d’être validé par la Première ministre Élisabeth Borne. De quoi « se projeter plus sereinement sur 2024 », assure Nicolas Fricoteaux, président de l’Aisne, qui se démène personnellement depuis plusieurs semaines auprès des membres du gouvernement afin d’alerter sur les grandes difficultés auxquelles ils font face. La revalorisation du RSA, décidée par l’État mais insuffisamment compensée auprès des départements est par exemple dans le viseur.

« Le RSA, c’est 110 millions d’euros par an soit 20% de notre budget donc ça nous plombe beaucoup, reconnaît Nicolas Fricoteaux. Et sur la totalité du budget de fonctionnement, nous sommes face à un effet ciseau dans lequel les recettes augmentent de 2,3% et les dépenses augmentent de 9,4%. » Cette situation oblige déjà la collectivité à modérer ses investissements et la force à reporter par exemple certains travaux d’entretien de voirie ou de ses collèges.

Alors que la Première ministre a validé la levée de ce fonds exceptionnel, Nicolas Fricoteaux a été chargé par le président de l’Assemblée des départements de France (ADF) d’animer la commission en charge de réfléchir à une proposition précise sur la vulnérabilité financière des départements. Mais le président axonais voit plus loin. « Je ne veux pas seulement quelques biscuits quand la situation est critique, je veux que le paquet de gâteaux soit bien réparti et qu’il y ait une plus grande solidarité et équité entre les départements les plus riches et ceux les moins bien lotis », précise-t-il.

Nicolas Fricoteaux en appelle à une réforme profonde du panier de ressources des départements. « Je vais y militer en dehors de l’ADF puisqu’ils sont plutôt pour le statut quo, les départements plus riches ne veulent pas tellement perdre de ressources alors j’aimerais fédérer la quinzaine de départements plus pauvres, j’en ai parlé avec mon collègue des Ardennes, pour proposer cette réforme. L’idée serait de mieux prendre en compte les complexités et les spécificités d’un territoire comme le nôtre à la fois urbain et rural. Et plutôt que des superpositions de mesures, on a besoin d’adéquation, c’est le fond du sujet. » Le président de l’Aisne dénonce une décentralisation qui a accentué les déséquilibres entre les territoires et ne veut plus se contenter « de devoir constamment essayer de respirer l’année suivante ».