Cyril Schwartz perpétue l’art du beau
Héritière d’une tradition bijoutière-horlogère familiale depuis huit décennies, la Maison Schwartz est une référence incontournable. Cyril, fils de Jacky, petit-fils de Jean, porte cet exemplaire artisanat d’art lorrain vers les pays du golfe Persique, qui sont séduits.
La famille Schwartz cultive les valeurs de l’artisanat et une lignée de bijoux empreinte de pureté et de légèreté. Un témoignage vivant où le labeur érigé en savoir-faire marie haute technicité et virtuosité créative. En 1930, Jean Schwartz ouvre à Nancy une horlogerie, posant les jalons d’une excellence. Son fils Jacky lui emboîte naturellement le pas sur ce chemin de qualité et d’exigence, suivant les cours du soir aux Beaux-Arts, démarrant comme simple apprenti, porté par le courant Art Nouveau et École de Nancy, dont il deviendra un digne ambassadeur. En 1969, Jacky Schwartz ouvre son magasin à Blainville-sur-l’Eau, entre Nancy et Lunéville. Au cœur de son atelier, son inspiration et ses mains expertes font des merveilles. Les outils authentiques sont guidés par une impeccable habileté. Seul artisan-bijoutier-créateur habilité à estampiller ses bijoux École de Nancy, il est consacré en l’an 2000 par le Prix Dunhill Prestige International qui récompense un artisan exerçant un métier rare lié au luxe et au prestige. Il est à ce jour le seul Lorrain à l’avoir reçu. La Maison Schwartz a conquis ses lettres de noblesse, par de nombreux prix prestigieux. Ses créations sont à l’Office de Tourisme, au musée des Beaux-Arts et de l’École de Nancy, dans le catalogue Trésors des musées du monde, dans le rayon de luxe du groupe japonais Takashimaya Co Ltd à Osaka, au Metropolitan Museum of Art de New York. Une liste que l’on pourrait compléter à l’envi.
Vers le Qatar et le Bahreïn
Les années ont passé. L’atelier est toujours là, comme enveloppé d’un manteau intemporel. Jacky Schwartz a pris sa retraite, mais sa silhouette n’a pas quitté le magasin, aux côtés de son épouse Anne-Marie. La relève, elle, est assurée, en la personne du fils, Cyril. À 42 ans, celui-ci donne aujourd’hui de nouveaux horizons à l’affaire familiale. Pourtant, tout ne coula pas de source, comme il le rappelle : «Si je suis né dans la bijouterie, je n’avais pas envie de faire cela du tout. Quand je devais aider mon père à l’atelier, je voyais même plutôt cela comme une punition !» Le destin tient parfois à un fl. En 1990, Cyril Schwartz échoue au BAC : «Le lendemain, j’étais à l’atelier. Il fallait bien travailler. J’ai été trois ans l’apprenti de mon père, j’ai décroché mon CAP de bijoutier puis j’ai appris sur le tas les rudiments du métier en entreprise.» Il perpétue maintenant la tradition, tout en épousant les formes de la modernité. Avec un sacré challenge mené en duo avec sa compagne Katy. L’intéressé en parle avec passion : «L’idée est d’exporter nos créations vers le Bahreïn et le Qatar. Le luxe français est très prisé là-bas.» Des contacts initiaux aux voyages sur place, les relations fructueuses et amicales se sont nouées avec les représentants arabes. Dans les mots de Cyril et Katy transparaît un évident respect pour cette culture lointaine, qu’ils ont appris à découvrir, à apprécier. L’an prochain, la Maison Schwartz devrait ouvrir dans le Golfe une villa où ses bijoux bénéficieront d’une totale visibilité. Une porte ouverte à de nouveaux marchés. Actuellement, à deux kilomètres du magasin atelier de Blainville, un vaste bâtiment est en construction. Il abritera dans quelques mois, un élégant habitat de réception, avec en sus, un showroom du plus bel effet. Cyril Schwartz l’explique : «Cette évolution est nécessaire. Nous véhiculons l’image du luxe. À nous de le montrer, notamment à nos clients étrangers.» La saga Schwartz trouve sa force dans la perfection. Un roman de séduction et d’émotion.