Développement

Cyril Perillier produit de la charolaise en circuit court

Depuis 2011, Cyril Perillier commercialise sa viande charolaise à la ferme une fois par mois et chez Locavrac à Abbeville. Avec la pandémie, les ventes ont explosé

Cyril Perillier aux petits soins avec ses charolaises.
Cyril Perillier aux petits soins avec ses charolaises.

Il y a cinq ans, cet agriculteur de Long a cessé de produire du lait, qui l’endettait, pour se recentrer sur les bêtes à viande de race charolaise. C’est à son arrivée sur la ferme familiale en 1999, qu’il a commencé à en élever pour des marchands. En 2011, il a fait le choix de commencer à vendre en frais. Comme il avait plus de demandes, il a proposé du sous vide. « Ça a fait exploser les ventes notamment car les morceaux de viande étaient marqués sur l’étiquette, confie Cyril Perillier. Déjà, les consommateurs commençaient à vouloir manger sain. Je me suis tourné vers la charolaise car c’est une viande qui a du goût. Ce gout vient du gras car elle est persillée. Il n’y a pas besoin de mettre du beurre dans la poêle pour la faire cuire… C’est aussi une race rustique qui s’élève dehors. » Lors du premier confinement, les ventes à la ferme en drive ont été très prisées. Aujourd’hui, l'agriculteur organise une vente par mois à la ferme, après commande (prochaine le 3 février). Les clients viennent chercher leurs produits à des horaires fixés. Sur place, ils peuvent profiter d’un marché de producteurs et repartir également avec des yaourts, du miel, des oeufs, des légumes bio, du poisson… « À chaque fois, il y a un monde fou, reconnaît Cyril Perillier. Vraiment, je pense que les gens ont pris conscience qu’il fallait manger bon, que c’était important pour la santé. Des personnes âgées, envoyées par leurs médecins, viennent s’approvisionner chez moi. Il y a aussi des jeunes couples qui veulent que leurs enfants mangent de la viande saine. »

Une démarche éthique 

Outre sur place, le grand public peut acheter ses produits (bourguignon, pot au feu, steaks hachés, rumsteck, merguez…) chez Locavrac à Abbeville, son unique revendeur : « Bien avant l’ouverture du magasin, Julie et Guillaume sont venus me voir. Je correspondais à leur éthique. Il faut dire que nous sommes engagés dans la charte des bonnes pratiques d’élevage. Mes bêtes sont au pré huit mois sur douze. Même en hiver, dès qu’il fait beau, elles vont dehors. Je ne conçois pas des ruminants autrement qu’à l’herbe !» En stabulation, elles mangent essentiellement du foin de luzerne mais aussi du colza, du tourteau et des céréales aplaties de la maison : blé, orge; maïs… « Elles ont aussi des betteraves fourragères que nous cultivons, précise t-il. Elles adorent ça ! Cela leur apporte du sucre, des minéraux, de l’amidon. Pour revenir à Locavrac, j’ai adhéré à leur concept dès le départ. Ça se passe très bien entre nous. Ils sont exceptionnels. » Les gourmets peuvent aussi déguster ses produits chez des restaurants comme Le Saltimbanque à Eaucourt-sur-Somme ou Baie à Saint-Valery-sur-Somme…

Pour les clients habitant plus loin, Cyril Perillier propose des colis par Chronopost arrivant le jour même. Tout un chacun peut suivre les activités de la ferme sur le site Internet dédié ou sur Facebook : « Je ne mets que l’essentiel. Plus de 1 000 personnes sont abonnées. Les gens aiment bien suivre la vie de la ferme. Ça fait plaisir », conclut-il.