Cybersécurité : les Hauts-de-France en première ligne
Les Hauts-de-France, terre d’innovation en cybersécurité, ont accueilli la ministre Clara Chappaz pour discuter des enjeux du secteur et du projet de loi renforçant la résilience des infrastructures critiques face aux cybermenaces.

Cela fait quelques années maintenant que les entrepreneurs des Hauts-de-France ont pris le thème de la cybersécurité à bras-le-corps. D’ailleurs, des acteurs reconnus dans le domaine sont historiquement installés sur le territoire, à l’image d’Advens, Thalès ou encore IBM. Une spécificité qui a motivé la visite de Clara Chappaz ministre déléguée chargée de l’intelligence artificielle et du numérique, le 27 février dernier à Lille. «Au total, aujourd’hui, on dénombre 143 sociétés qui œuvrent dans la cyber», comptabilise Koussée Vaneecke, présidente d’EuraTechnologies, l’incubateur qui voit naître bon nombre de ces entités.
Mais si les Hauts-de-France sont pionniers dans ce domaine, c’est aussi parce qu’ils sont la première région à avoir érigé un Campus Cyber. «L’initiative de Cyber Campus est née au niveau national et nous avons décidé de le décliner en région», poursuit Adrien Fatibene, directeur des opérations au sein du Campus Cyber Hauts-de-France Lille Métropole. Son rôle est de fédérer les entreprises de la cybersécurité afin de créer des synergies, mais aussi d’accompagner les projets et, enfin, de former aux risques de cyberattaques. «Actuellement, 25 start-ups sont accompagnées et l’année dernière, ce sont plus de 3 000 personnes qui ont été formées», chiffre le directeur des opérations.
Un projet de loi renforcé
De quoi nourrir les échanges avec Clara Chappaz dont la venue était guidée par l'actualité. «Les 3 et 11 mars, le projet de loi relatif à la résilience des infrastructures critiques et au renforcement de la cybersécurité a été examiné en commissions au Sénat. Il était essentiel pour moi de me rendre en région afin d'enrichir les débats grâce aux retours d’expérience des acteurs publics et privés», a ainsi déclaré la ministre.
Ce texte vise à poser un cadre permettant d’anticiper les cyberattaques. Il prévoit notamment l’obligation, pour les 15 000 structures essentielles, de désigner des référents en cybersécurité à temps plein. «Nous entendons par structures essentielles les hôpitaux, mais aussi les entreprises assurant la gestion de l’eau, de l’énergie ou du nucléaire», précise Clara Chappaz. Le projet de loi impose également des audits réguliers et l’équipement de ces structures contre les cybermenaces. Une initiative bien accueillie par les start-ups des Hauts-de-France, porteuse de nouveaux marchés et, potentiellement, créatrice d’emplois.
Les start-ups cyber des Hauts-de-France à l’honneur
Ces mêmes start-ups ont tenu à se présenter à la ministre déléguée, de sorte qu’elle mesure la richesse du tissu cyber régional. «Je suis Hadrien Paris, j’ai fondé Sienna, une offre qui permet de stocker ses données hors ligne. Ma solution évite aux données sensibles d'être hackées», se présente le premier start-upper, rapidement rejoint par l’un de ses homologues. «Pour ma part, j’ai fondé Koddex, qui permet aux entreprises de gérer l’ensemble de leurs données grâce à un système d’exploitation Work OS», poursuit le CEO, Stéphane Dicostanzo.
Au total, douze start-ups ont pitché devant Clara Chappaz. «De mon côté, j’ai créé OpenCentaur, qui permet aux PME de réaliser leurs premiers tests de sécurité et d’apporter des correctifs, grâce à des tutoriels. L’idée est qu'ils soient autonomes sur les boucliers les plus simples à mettre en place», témoigne Eliott Chastel, co-fondateur. Clara Chappaz a été conquise par ces présentations. «En venant ici, je mets les pieds sur une terre d’excellence en termes de cybersécurité, mais aussi une terre d’innovation. Je suis fière de voir qu’ici, des gens travaillent et innovent pour protéger la nation».
Avec un écosystème dynamique, les Hauts-de-France possèdent un atout stratégique alors que la menace cyber ne cesse de croître et que l’État renforce son engagement sur cette question cruciale. «En effet, la question n’est plus de savoir si on va se faire attaquer, mais quand… C’est pourquoi il faut agir», a conclu Clara Chappaz.
En chiffres :
146 entreprises travaillent dans la cybersécurité dans les Hauts-de-France
18 mois sont nécessaires pour qu’un hôpital se relève d’une cyber-attaque
15 000, c’est le nombre de structures sur lesquelles le Gouvernement veut axer ses efforts en termes de cybersécurité