Communication

Crécy-en-Ponthieu : Valloires Domicile veut séduire par des vidéos


L’association Valloires Domicile aurait besoin de recruter une dizaine de salariés. Pour mieux se faire connaître, elle a mis en ligne trois vidéos dans lesquelles des salariés parlent avec émotion et sincérité de leur quotidien.



Marie-Charlotte Thueux, directrice adjointe de Valloires Domicile, présente les métiers dans une des trois vidéos. (c)Abbaye de Valloires
Marie-Charlotte Thueux, directrice adjointe de Valloires Domicile, présente les métiers dans une des trois vidéos. (c)Abbaye de Valloires

« Avec Valloires Domicile, il y a beaucoup d’humanité. Ils sont à l’écoute du personnel et des bénéficiaires », témoigne, avec sa voix douce, Angélique, aide à la personne depuis douze ans à l’association Valloires Domicile. Depuis le 15 décembre, celle-ci a lancé une campagne des communication sur les réseaux sociaux. Des salariés, des bénéficiaires… témoignent avec une grande humanité de leur quotidien. L’objectif étant de mieux promouvoir ces métiers parfois dévalorisés mais si essentiels pour accompagner les personnes fragiles, en particulier nos aînés.

L’activité de l’association se scinde en deux activités : la première est un service d’aide et de maintien à domicile (personnes âgées, personnes handicapées…) qui occupe 80 aides à domicile et auxiliaires de vie, la seconde un service de soins infirmiers à domicile (cas complexes, soins techniques comme des prises de sang ou des pansements, toilettes, douches) comptant deux infirmières et douze aides soignantes.

« Nous rayonnons sur 42 communes des cantons de Crécy-en-Ponthieu et de Rue, explique Marie-Charlotte Thueux, directrice adjointe de Valloires Domicile, qui présente les métiers dans une des trois vidéos. Nos locaux se trouvent à Crécy-en-Ponthieu. Nous faisons partie de l’association de Valloires créée en 1971 par Thérèse Papillon. La très grande majorité de nos salariés sont des femmes, nous comptons environ 300 bénéficiaires. En soins infirmiers, nous avons 52 places agréées par l’Agence régionale de santé. Malheureusement, comme il nous manque une bonne dizaine de personnes, des auxiliaires de vie et des aides à domicile, nous sommes obligés de refuser des dossiers. » 

Angélique, aide à domicile depuis plus de dix ans, a noué une relation privilégiée avec les personnes qu'elle dont elle s'occupe. (c)Abbaye de Valloires

Une reconnaissance des métiers difficile

Les métiers de l’aide et du soin à domicile, payés au Smic et à temps partiel au début de carrière, sont en grande souffrance : « Ils sont associés à une image dévalorisante, sans aucune reconnaissance, appuie Jérôme de France, vice-président de l’association de Valloires en charge de la communication. Ce sont pourtant des métiers extraordinaires. Les personnes qui travaillent dans ce domaine accomplissent des miracles au quotidien. Leur présence auprès de nos aînés est avant tout un lien social salvateur. Pour certains bénéficiaires, ce sera leur seule visite de la journée. »

« La problématique, c’est la valorisation salariale, reconnaît Marie-Charlotte Thueux. Les salariés ne sont pas payés à la hauteur de la pénibilité de leur travail et des missions qui leur sont confiés. La revalorisation datant d’un an et demi n’est pas suffisante. Nous remboursons 0,38 euro du kilomètre mais certains ont des véhicules vieillissants. À la fin du mois de janvier, huit véhicules arriveront, les 80 salariés se les répartiront à tour de rôle. Nous sommes à l’écoute de nos salariés, de leurs difficultés, de leurs plannings… Par exemple, une maman avec des enfants en bas âge pourra travailler si elle veut de 9 heures à 16 h 30. Au niveau relationnel, ce sont des métiers riches. On essaie de mettre les mêmes salariés chez les mêmes usagers. Cela devient un repère qui s’installe pour eux, nos salariés deviennent presque des membres de la famille. » Pour preuve : « C’est plus que ma fille », indique dans une vidéo M. Paul, centenaire, à propos d’Angélique.

Des semaines en immersion avec des salariés sont organisées pour les personnes désirant s’engager dans ces métiers, en collaboration avec Pôle emploi à Abbeville : « Si cela leur plaît, elles sont ensuite tutorées par des collègues puis lancées », conclut Marie-Charlotte Thueux.