Tendances

Coworking : le marché donne des idées

Flex-office, bureaux partagés ou salles de réunion mis à disposition, le coworking révèle aujourd’hui plusieurs formes. En quelques années, le terme semble être tout simplement galvaudé tant de nouveaux acteurs se sont mis sur ce marché fructueux en oubliant les fondamentaux.




Les espaces de coworking ont le vent en poupe mais derrière ce marché certain se cache des réalités bien différentes.
Les espaces de coworking ont le vent en poupe mais derrière ce marché certain se cache des réalités bien différentes.

Tendances hier, en explosion en plein cœur de la crise sanitaire, le coworking s’est imposé comme un véritable produit pour les professionnels de la pierre entrepreneuriale, mais pas seulement ! Si ces espaces de bureaux partagés représentent, encore, à peine 10 % du marché global des bureaux, bon nombre d’acteurs se sont emparés du filon. Dans la région, les exemples sont aujourd’hui nombreux. Sur la place nancéienne, Acoris Mutuelles vient de créer son propre espace dans une partie de ses locaux.

«Nous avons vu dans cette opportunité d’acquisition la possibilité de diversifier nos prestations de services», assure Alexandra Colin, sa directrice générale. Une façon pour cette société mutualiste de faire fructifier ses mètres carrés et de s’inscrire dans un marché qui a enregistré plus de 20 % de croissance depuis 2022. Cette typologie de tiers lieux affiche des taux de remplissage de l’ordre de 91 %. Dans le même ordre d’idée, en mai prochain un vaste espace de coworking ouvrira au dernier étage de l’ancien palais des congrès nancéien de la rue du Grand-Rabin Haguenaeur. 

C’est l’un des éléments du projet Le Palais porté le groupe Doremedi. Situé au troisième étage, cet espace de coworking «entend répondre aux besoins des travailleurs modernes. Que ce soit pour travailler en solo, en équipe ou simplement pour établir des connexions professionnelles», assurent les porteurs du projet. De nouveaux acteurs apparaissent donc dans cet univers courtisé du coworking en plus des traditionnels professionnels de l’immobilier d’entreprise.


Service premium loin des fondamentaux

Arthur Loyd ouvrira dans quelques semaines, dans le bâtiment Initial du quartier Nancy Centre Gare, son espace de flex-office (en même temps que l’intégration de ses nouveaux locaux nancéiens : NDLR) sur le modèle déjà éprouvé à Metz d’Office Station. «Nous ciblons ici des entreprises déjà bien installées via un contrat de prestations de services», explique Benjamin Brillaud, consultant commerce chez Arthur Loyd. 

Un service premium bien loin de l’ADN premier des espaces de coworking créés pour permettre à des entrepreneurs d’accéder à des locaux à des coûts raisonnables. «Les espaces de coworking proposés aujourd’hui sont issus de la mouvance qui s’est accélérée depuis la crise sanitaire. Les professionnels de l’immobilier l’ont bien compris, il n’y a pas plus rentable que de louer du m² en coworking», assure l’un des créateurs d’un coworking associatif au cœur de Nancy. Bien loin des fondamentaux d’origine, le coworking s’affiche comme une manne de développement certain pour les professionnels de la Pierre entrepreneuriale en recherche d’un nouveau modèle. 

Exemple typique avec le groupe BMG. Il a fait pousser sur l’agglomération nancéienne ses espaces de coworking, les B’Coworker, dont le dernier en date à Villers-lès-Nancy sur le technopôle de Brabois. La chute récente, en fin d’année dernière, d’un des pionniers américains du secteur, Wework, a semé le doute sur l’avenir réel de ce marché. «La chute de Wework jette un peu le trouble sur le modèle économique mais il faut la dissocier du reste du marché», assure un professionnel du secteur. Le business du coworking semble avoir de l’avenir !