Course contre la montre pour adopter le budget fédéral américain

Le compte à rebours est lancé: les élus du Congrès américain vont tenter par tous les moyens d'adopter avant la fin de la semaine le budget fédéral bouclé jeudi et écarter...

Le Congrès américain à Washington, le 11 mars 2024 © Mandel NGAN
Le Congrès américain à Washington, le 11 mars 2024 © Mandel NGAN

Le compte à rebours est lancé: les élus du Congrès américain vont tenter par tous les moyens d'adopter avant la fin de la semaine le budget fédéral bouclé jeudi et écarter ainsi la menace d'une paralysie de l'administration.

Les négociateurs de la Maison Blanche, de la Chambre des représentants, et du Sénat ont dévoilé aux premières heures du jour un texte de 1.200 milliards de dollars, censé financer l'administration américaine jusqu'à fin septembre.

Ce texte doit désormais être approuvé par les deux chambres du Congrès américain avant vendredi soir, pour éviter un assèchement soudain des finances de l'Etat.

Querelles partisanes

Un vote à la Chambre doit être organisé dès vendredi matin pour tenter de repousser cette menace. Mais le timing est plus flou au Sénat, alimentant les spéculations sur la possibilité d'une paralysie, même très temporaire, de l'Etat fédéral, le fameux "shutdown".

La liste des conséquences potentielles est longue: des contrôleurs aériens non payés, des administrations à l'arrêt, certaines aides alimentaires gelées, des parcs nationaux non entretenus...

Cette paralysie est extrêmement impopulaire auprès des Américains.

Mais les Etats-Unis butent depuis plusieurs mois sur l'adoption finale d'un budget, empêtrés dans des querelles partisanes, entre le camp du président démocrate Joe Biden et certains républicains, partisans d'une orthodoxie budgétaire très stricte.

Le Congrès n'a été capable pour l'instant que d'adopter une série de mini-lois pour prolonger le budget de l'Etat fédéral de quelques jours, quelques mois tout au plus.

Dès qu'un de ces mini-budgets est sur le point d'expirer, comme ce doit être le cas pour l'un d'entre eux vendredi, revient le risque que l'administration fédérale ne soit mise partiellement à l'arrêt.

Réfugiés palestiniens, drapeaux LGBT

S'il est adopté, le projet de loi présenté jeudi prolongera le budget américain jusqu'à la fin de l'exercice financier, soit le 30 septembre.

Ce texte de 1.012 pages, fruit de tractations très acrimonieuses, contient de nombreuses mesures diplomatiques. 

Le texte interdit ainsi tout financement direct des Etats-Unis à l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, l'Unrwa.

L'agence est au centre d'une controverse depuis qu'Israël a accusé 12 des 30.000 employés d'implication dans l'attaque du 7 octobre menée par le groupe islamiste palestinien Hamas.

Des fonds sont également alloués à Taïwan.

Le projet de loi contient aussi plusieurs mesures liées à l'immigration, un sujet explosif en pleine campagne présidentielle. Il prévoit, entre autres, l'embauche de nombreux agents de la police aux frontières.

Il contient enfin une litanie de mesures, pas forcément liées au budget. 

Comme l'interdiction aux ambassades américaines de faire flotter le drapeau arc-en-ciel, étendard de la communauté LGBT+, contrairement à ce que certaines d'entre elles avaient pour coutume de faire à l'occasion du "mois des fiertés".

Un texte adopté le 9 mars avait déjà permis de boucler une autre partie du budget de 2024.

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